Airbus a ordonné aux compagnies aériennes utilisant l’A380 d’effectuer des inspections renforcées sur les ailes plus tôt que prévu, sans remettre en cause l’utilisation du superjumbo. Contrairement au problème de microfissures découvert début 2012, la directive du 6 mars 2014 n’a pas été déclenchée par un problème décelé sur des A380 en service : lors de tests en usine, le constructeur européen a découvert des niveaux « inattendus » de fatigue du métal sur les principales poutres internes des ailes. Airbus demande donc aux opérateurs d’inspecter ces poutres dès la grande visite de maintenance 6 ans après la mise en service, au lieu des 12 ans auparavant recommandés. Une porte-parole d’Airbus a confirmé au Figaro la « découverte des signes de fatigue durant des tests en usine, ajoutant que les inspections de maintenance de routine étudieraient ce point et que l'A380 était un appareil sûr ». L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) ne s’est pas encore emparée de l’affaire, contrairement par exemple à novembre dernier quand elle avait publié une directive de navigabilité demandant aux compagnies aériennes des inspections lors de visites de maintenance, afin de détecter d’éventuelles criques pouvant affecter l’intégrité structurale de l’aile des A380 (là encore après des essais de fatigue en usine, qui avaient montré des microfissures sur des ferrures cruciformes au niveau du cadre 56  du fuselage). Airbus avait dû réduire la cadence de production de l’A380 en 2012 suite à la découverte de microfissures sur quelques uns des 4000 pieds de nervure présents dans les ailes de certains A380, le défaut de fabrication étant lié à un problème de manufacture de l'aluminium. Rappelons au passage que les constructeurs aéronautiques publient plusieurs milliers d’alertes de ce type, preuve s’il en et de la surveillance étroite dont font l’objet les avions civils afin de ne pas mettre en jeu la sécurité des passagers. Mais les opérateurs sont plus affectés : Air France et Lufthansa avaient par exemple envisagé de demander des dédommagements à Airbus suite au problème des microfissures, Emirates Airlines avait estimé le préjudice à 90 millions de dollars – et Qatar Airways avait repoussé les livraisons pour être sûr d’avoir des A380 vierge de ce problème (trois lui seront livrés en juin prochain). Outre chez les compagnies ci-dessus, l’A380 est en service chez Singapore Airlines (compagnie de lancement), British Airways, Qantas Airways, China Southern Airlines, Korean Air, Thai Airways et Malaysia Airlines. air-journal_airbus A380 aile usine