La justice irlandaise a bloqué hier la grève prévue vendredi par le syndicat SIPTU, qui devait perturber les vols des compagnies aériennes dans les aéroports de Dublin, Cork et Shannon au premier jour du festival de la Saint Patrick. Un juge a décidé le 12 mars 2014 de bloquer l’arrêt de travail de quatre heures annoncé par le syndicat de personnel au sol pour protester contre les fonds insuffisant du système de retraite, estimant que « l’équilibre des inconvénients » penchait en faveur du gestionnaire d’aéroports DAA et de la low cost Ryanair qui avaient demandé une injonction pour empêcher la grève. Il « comprend la frustration des travailleurs » mais a dû prendre en compte les « perturbations significatives causées aux passagers, aux compagnies aériennes et à l’économie en général », explique encore le juge. Pour le PDG d’Aer Lingus Christoph Mueller, « le mal est déjà fait » : les passagers ont déjà été rebookés sur d’autres vols. Dès l’annonce de la grève le mois dernier, il estimait que le préavis de grève avait déjà causé d’importantes pertes commerciales, et stressé et dérangé les passagers. Mais ces derniers n’en ont pas fini avec le SIPTU : il a annoncé hier avoir déposé deux autres préavis de grève à Aer Lingus, pour le vendredi 21 mars et le lundi 24 mars. Les arrêts de travail pourraient cette fois durer six heures, tout en évitant (comme pour la grève prévue demain) la période de pointe ente 6h00 et 7h30. Le syndicat entend mener à son terme le mouvement de grogne, refusant les changements imposés pour réduire les pertes du fonds de retraite (en déficit de plus de 750 millions d’euros). Un panel d’expert doit rendre son avis à la fin mars sur la dispute qui dure depuis des mois, mais le syndicat ne veut plus attendre. Et il refuse l’offre de 100 millions d’euros faite par Aer Lingus, qui affirme ne pas être obligée d’aider à financer le fonds de retraite.