Sept des 17 anciens salariés en CDD de la compagnie aérienne Air France en Corse ont obtenu leur réintégration en CDI, les autres ayant décidé de ne pas revenir. Selon la chaine de télévision France 3, les sept « indignés » ont signé le 25 mars 2014 leur contrat à durée indéterminée. Ils doivent recommencer à travailler sous ce nouveau statut d’ici jeudi à l’aéroport de Bastia-Poretta, alors qu’ils avaient déjà « repris le travail sous forme de formation », leurs dix collègues n’ayant de leur côté « pas manifesté leur volonté de rejoindre Air France ». Cette signature de CDI fait suite à la décision de la Cour de Cassation le 18 décembre dernier, annulant « dans toutes leurs dispositions » les arrêts de la Cour d’Appel de Bastia, qui avait décidé en mars 2012 d’obliger Air France à indemniser les CDD sans toutefois leur accorder la titularisation en CDI. Rappelons que 45 employés des aéroports de Bastia et Ajaccio travaillant en période estivale pour Air France, certains depuis plus de cinq ans, réclamaient leur titularisation depuis 2011, la CGT qui les représentait déclenchant de nombreuses grèves dans l’île. Une requête reçue aux prudhommes avait été refusée en appel, toute comme une demande d’astreintes pour Air France à hauteur de 5 millions d’euros (mais les CDD avaient obtenu en appel des indemnités allant de 9000 à 14000 euros par personne). Ceux qui se surnommaient les indignés s’étaient alors pourvus en cassation, et la Cour avait donc donné gain de cause aux 17 employés de Bastia. Le cas des 28 employés d’Ajaccio sera jugé ultérieurement. La compagnie de l’alliance SkyTeam avait bien sûr réagi à la décision de la Cour de Cassation, expliquant qu’elle s’y conformera tout en dénonçant un « spectaculaire retournement de jurisprudence ». Elle rappelait aussi que « la saisonnalité de l’activité aérienne en Corse entraine une très forte réduction de ses besoins en personnel durant la saison hiver. Aujourd’hui plus encore qu’hier, Air France a la nécessité vitale, en Corse comme ailleurs, d’adapter ses effectifs à son activité ».