Un Lockheed U-2 « Dragon Lady » américain a provoqué la semaine dernière un problème informatique dans le contrôle aérien de Californie, entrainant au moins 50 annulations de vols commerciaux, 27 déroutements et plus de 200 retards pour le seul aéroport de Los Angeles. Selon la chaîne de télévision NBC, le passage le 30 avril 2014 d’un avion espion dans l’espace aérien californien a semé la pagaille dans les aéroports de Los Angeles, Las Vegas, Burbank, Long Beach, Ontario ou Santa Ana entre autres : il aurait apparemment déclenché un bug dans les ordinateurs des contrôleurs aériens de Palmdale, perturbant les projets de voyage de dizaines de milliers de passagers particulièrement à LAX. La « relique de la Guerre Froide » comme l’appelle NBC volait à 18 200 mètres, bien au-dessus de l’altitude des vols commerciaux, mais sa présence a entrainé une procédure automatique, les ordinateurs le gérant comme un autre avion et essayant d’empêcher des collisions avec d’autres appareils présents dans cette zone. Nul ne sait pourquoi le U-2 a provoqué le problème informatique, mais il semble avoir surchargé le système ERAM qui génère l’affichage du trafic aérien pour les contrôleurs, et les ordinateurs de backup ne se sont pas déclenchés. La FAA a donc déclenché une alerte au niveau national, bloquant pendant une heure l’entrée d’avion dans l’espace aérien californien – sans confirmer que le problème avait été causé par l’avion espion. Il a fallu un peu plus d'une heure pour que la situation redevienne normale Selon des sources citées par NBC, le U-2 apparemment fautif appartiendrait au centre de recherches Neil A. Armstrong de la NASA, sur la base aérienne Edwards, et avait un « plan de vol de la défense américaine ». Le Pentagone comme la base ont refusé de confirmer ou infirmer la présence ou la responsabilité de l’U-2.