Le NTSB américain a publié ses recommandations sur la certification des batteries au lithium-ion, alors que le rapport final de l’enquête sur l’incendie de l’une d’elles dans un Boeing 787 Dreamliner à Boston en janvier dernier ne sera présenté qu’à l’automne, Dans son communiqué de presse du 22 mai 2014, le National Transportation Safety Board (équivalent du BEA français) détaille cinq recommandations transmises à la FAA sur « l’évaluation et la certification des batteries au lithium-ion pour un usage dans les avions, ainsi que sur la certification de nouvelles technologies ». Le NTSB précise qu’elles sont toutes issues de l’enquête en cours sur l’incident du 7 janvier 2013, quand une batterie au lithium-ion avait pris feu à bord d’un Dreamliner de la compagnie aérienne Japan Airlines, stationné à l’aéroport de Boston-Logan. Tous les 787 en service avaient alors été cloués au sol pendant plusieurs mois, avant que Boeing ne développe un caisson d’isolation pour la batterie fautive. L’enquête a démontré que la batterie montrait des signes non seulement de thermal runaway (surchauffe) mais aussi « d’interactions inattendues entre les cellules de la batterie, le boîtier et les interfaces électriques entre la batterie et l’avion ». Les 12 pages de recommandations du NTSB disent clairement que le processus de certification utilisé en 2006 pour certifier ces batteries était inadéquat : il ne comportait en effet aucun test de surchauffe effectué en environnement ou dans des conditions reflétant la façon dont une batterie au lithium-ion se comporterait une fois installée dans un avion. Le bureau va plus loin, expliquant qu’en l’absence de ce test, le design de ces batteries dans les avions en service pourrait ne pas pris en compte les dangers associés à un court-circuit interne. Le NTSB recommande donc les points suivants : * mettre au point un test de surchauffe pour démontrer la sécurité de l’avion en cas de court-circuit interne. * exiger que ce test fasse partie de la certification de tous les futurs avions. * réévaluer le risque de court-circuit interne dans les batteries au lithium-ion en service. * mettre au point une nouvelle directive sur le test de surchauffe. * inclure un panel de consultants experts indépendants plus tôt dans le processus de certification pour les nouvelles technologies qui seront installées dans les avions. Le NTSB insiste sur ce dernier point, expliquant qu’il « renforcera le processus de certification » en s’assurant que la FAA et les avionneurs disposeront « des dernières recherches et informations » sur les technologies en développement.