Les rumeurs vont bon train en Italie sur les possibles suppressions d’emplois dans la compagnie aérienne Alitalia, alors que l’on attend toujours les détails de l’offre d’Etihad Airways pour entrer dans son capital à hauteur de 49%. Si le ministre du travail Giuliano Polettio évoquait le 3 juin 2014 à Milan un plan comportant entre 2400 et 2500 suppressions de postes « d’après ce qu’il comprend », tout en ajoutant que le nombre final dépendra des négociations, en particulier avec les syndicats. Certains journaux italiens vont plus loin : la compagnie nationale des Emirats Arabes Unis exigerait jusqu’à 2600 licenciements sur les 14000 employés que compte Alitalia. La masse salariale et la dette, estimée à 800 millions d’euros, sont les deux principaux problèmes à résoudre pour qu’Etihad Airways vienne en aide au transporteur italien. L’investissement, supposé être d’au moins 500 millions d’euros pour 49% du capital, permettra en tout cas à Alitalia de rester compagnie européenne. Alitalia doit tenir vendredi un conseil d’administration, qui devrait apporter des réponses à la lettre d’Etihad Airways détaillant les conditions de sa prise de participation. CLe PDG de cette dernière James Hogan précisait dans un communiqué être « ravi de pouvoir aller de l’avant dans ce processus, et attend avec impatience une conclusion favorable de la transaction proposée ». Même enthousiasme pour le CEO d’Alitalia Gabriele del Torchio, pour qui «  c’est un excellent résultat. Cet investissement nous apportera une stabilité financière et confirme le rôle stratégique d’Alitalia dans une croissance à long terme du transport et du tourisme italien ». Etihad Airways précise qu’une fois ces conditions approuvées par le conseil d’administration d’Alitalia, elle « finalisera la documentation en accord avec les obligations des régulateurs et de l’Union européenne ». Un autre acteur est intervenu dans le débat : Michael Wisbrun, le directeur de l’alliance SkyTeam dont font partie Alitalia et son actionnaire Air France-KLM, a expliqué lors de la conférence de l’IATA à Doha qu’il serait « extrêmement heureux » de voir le processus mené à bien : une conclusion favorable serait « une base de discussions » pour une éventuelle entrée d’Etihad Airways dans l’alliance. Mais il reconnait n’avoir aucune idée sur l’envie ou pas d’Etihad de rejoindre SkyTeam, avouant qu’il n’y a « aucune discussion en cours » - il veut juste voir s’améliorer l’état du plus malade des membres de l’alliance.