Le ministre algérien des transports a annoncé pour l’été des réductions pouvant atteindre 50% sur les vols de la compagnie aérienne Air Algérie entre juin et septembre, une annonce accueillie avec incrédulité et qui n’empêchera pas un rassemblement à Paris la semaine prochaine. Les réductions annoncées le 3 juin 2014 par Amar Ghoul ne concernent pas que la compagnie nationale, mais aussi Tassili Airlines et les liaisons maritimes, et s’appliqueraient « aux citoyens nationaux et de la communauté algérienne résidant à  l'étranger ». Justifiée par « la densité du trafic aérien de et vers l’Algérie durant la préiode de juin à septembre », cette décision n’a pas vraiment convaincu le Collectif Contre la Cherté du Transport vers l’Algérie (CCTA), qui a appelé à un nouveau rassemblement le 14 juin devant l’agence d’Air Algérie à Paris. Dans un communiqué, le collectif explique que c’est avec « un profond sentiment de moquerie que la diaspora algérienne installée en France a accueilli la supercherie ministérielle dans la mesure où déjà en 2009, Djamel Ould Abbes (ministre de la solidarité nationale, de la famille et de la communauté nationale à l'étranger) avait proposé la même farce. On voit aujourd’hui qu’en 2014 le problème n’est toujours pas réglé! Effets d’annonce qui ne cherchent qu’à camoufler une gestion chaotique des compagnies Air Algérie et Algérie Ferries, canards boiteux qui ne survivent qu’à coups de subventions étatiques ». Le CCAT demande aussi pourquoi l’ouverture réelle à la concurrence des espaces aériens et maritimes algériens reste un tabou, dénonçant des « arrangements avec les pseudo-concurrents » qui ne créent pas les conditions d’une véritable concurrence et empêchent l’émergence du juste prix du billet. Et devant la situation « grave et chaotique », il demande un véritable « plan Marshall » du transport algérien qui seul pourra régler définitivement le problème, avec :. 1. Baisse immédiate, significative, durable et définitive des tarifs du transport aérien et maritime par l’ouverture effective du marché du transport à la concurrence sans l’exclusion des compagnies low-cost. 2. Ratification et l’application du règlement européen 261/2004 dans le sens Algérie vers l’Europe, qui engage la responsabilité de la compagnie aérienne en octroyant des indemnités en cas de retard, refus d’embarquement et d’annulation de vol ou perte de bagages. Ce règlement n’est pratiqué actuellement que pour les vols depuis l’Europe vers l’Algérie. Même demande pour les passagers du transport maritime, 3. Fin de l’obligation d’acheter en Algérie, les billets en devise : abrogation de l’instruction 8-2001 de la banque d’Algérie, 4. Amélioration des services d’accueil dans les consulats, les aéroports et surtout dans les ports en mettant fin au harcèlement douanier et aux contrôles interminables, 5. Reconnaissance des assurances automobiles européennes en Algérie.