Avec deux avions et 537 personnes disparus lors de deux catastrophes aériennes majeures en quatre mois cette année, Malaysia Airlines affronte une crise de confiance de la part des voyageurs, certains analystes lui préconisant un restructuration en profondeur si elle veut survivre. L’année dernière, Malaysia Airlines a enregistré 392 millions de dollars de perte. Depuis la disparition du vol MH370 au-dessus de l’Océan indien le 8 mars dernier, elle a perdu  443 millions de ringgits supplémentaires sur le premier trimestre 2014, à cause selon elle de « la chute vertigineuse » des réservations après l'affaire du vol MH370. Et la compagnie malaisienne joue d’une terrible malchance, avec un second 777 abattu par un missile sol-air le 17 juillet dernier (vol MH17) au-dessus de la zone de conflit ukrainienne, une catastrophe dont on ne pourra, malgré tout,  lui en tenir responsabilité, mais qui associe mécaniquement dans les esprits de tous, le nom de la compagnie à deux catastrophes aériennes majeures. Avec une cote de popularité en berne, une nouvelle chute des réservations est possible comme cela avait été le cas avec le vol MH370, les experts estimant donc que la compagnie perd « un à deux millions de dollars par jour ». Et sa trésorerie ne lui permettra pas de tenir plus de six mois. Une intervention rapide de la part de Khazanah Nasional, fonds d'investissement public qui détient 69% de son capital est donc vivement attendu, selon certains analystes, avec des mesures de réduction des coûts. Ce dernier ne s'est toujours pas exprimer sur un changement de stratégie éventuelle à venir. Des cas d’école, différents, existent. En 1997, un Airbus A300 de Garuda Indonesia, en grandes difficultés financières, s’écrase avec ses 234 occupants. Il n’y a aucun survivant, cet accident aérien restant le plus meurtrier d’Indonésie à ce jour. Souffrant en outre de la crise financière en Asie, elle parvient cependant à réagir en se restructurant et supprimant des routes, notamment américaines sur son réseau. En 2010, Skytrax la récompensait du trophée de compagnie s’étant le plus améliorée. A l’inverse, la PanAm qui a été l’une des plus prestigieuses compagnies américaines, croule déjà sous les dettes lors de l’explosion d’un B747 avec 270 personnes à bord, au-dessus du village écossais de Lockerbie en décembre 1988. Cet attentat finira de l’achever avec des agences de voyage évitant de faire appel à elle pour les réservations, sa faillite intervenant moins de trois ans plus tard. On se souviendra aussi de l’explosion en plein vol d’un B747 de la TWA en juillet 1996, 20 minutes après son décollage de New York (230 morts). La compagnie américaine est déjà, elle aussi, lourdement endettée, elle qui vient de traverser deux précédentes phases de restructuration en 1992 et 1995. Elle ne se relèvera pas. Elle sera rachetée par American Airlines avec qui elle fusionnera en avril 2001.