La compagnie aérienne low cost Dobrolet a suspendu ce matin tous ses vols pour une durée indéterminée, suite aux sanctions imposées par l’Europe contre la Russie pour son rôle dans la crise ukrainienne. Dans son communiqué du 3 août 2014, la nouvelle filiale d’Aeroflot spécialisée dans le vol pas cher explique que la suspension des vols à compter de ce lundi est due « au refus de plusieurs partenaires européens de remplir leurs contrats de leasing ou de réparation et maintenance, et à l’annulation d’accords d’assurance ainsi que de fourniture d’informations aéronautiques ». Suite à ces « pressions sans précédents », Dobrolet n’a donc pas d’autre choix que de suspendre sine die les vols et la vente de billets d’avions en présentant toutes ses excuses pour les désagréments engendrés. Les passagers ayant déjà réservé des billets sur la ligne entre l’aéroport de Moscou-Sheremetyevo et Simferopol en Crimée (jusqu’au 15 septembre inclus) ou sur celle reliant la capitale russe à Volgograd (jusqu’au 20 août inclus) seront transférés sur des appareils d’Orenburg Air, sans changement de programme de vol. Ceux ayant réservé vers Samara, Perm, Ufa, Ekaterinbourg, Sourgout et Kazan ont droit à un remboursement intégral. La low cost fait partie des sociétés russes visées par la dernière série de sanctions européennes en raison de sa desserte de Simferopol, qui « facilite l’intégration de la République Autonome de Crimée annexée illégalement dans le territoire de la Fédération de Russie, et sape la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine », selon les documents publiés mercredi dernier par l’Union Européenne. Ses deux Boeing 737-800, sur dix attendus, ont été pris en leasing auprès d’AWAS, basée à Dublin et possédée par le fonds britannique Terra Firma. La filiale d’Aeroflot avait effectué son vol inaugural le 10 juin 2014, justement entre Moscou et Simferopol. Elle devait disposer de huit avions à la fin de l’année (dont un Sukhoi Superjet 100 de sa maison-mère) puis d’une quarantaine dans cinq ans, son réseau devant alors couvrir 45 routes avec 10 millions de passagers transportés chaque année. Les premières liaisons internationales sont annoncées pour 2016. Seules les compagnies russes atterrissent désormais à Simferopol : l’aéroport a été abandonné par Ukraine International Airlines, airBaltic, Belavia, Turkish Airlines ou UTair-Ukraine entre autres depuis l’annexion de la Crimée.