L’Airbus A350 XWB a conclu sans problème particulier sa campagne d’essais de route proving, l’étape suivante sur la voie de la certification de l’appareil étant les vols ETOPS. Airbus a détaillé le 14 août 2014 les vingt jours de campagne de route proving, qui ont vu l’A350-900 MSN005 parcourir 151 300 kilomètres en quelques 180 heures de vol, passant au-dessus du Pôle Nord et de tous les océans, et atterrissant dans 14 aéroports autour du monde. L’arrivée de l’appareil à Toulouse mercredi en provenance de l’aéroport d’Helsinki était comme les autres à l’heure, le route proving étant destiné à démontrer les capacités d’un avion à opérer en conditions commerciales réelles. Tous les vols ont été réalisés avec des équipages d’Airbus aux commandes, plus ceux de la compagnie aérienne Qatar Airways entre Doha et Perth, Moscou et Helsinki, tandis que les pilotes de l’Airworthiness Autority de l’EASA (Agence Européenne de Sécurité Aérienne) étaient présent sur deux trajets. Airbus souligne que les vols entre Johannesbourg (où l’A350 a démontré ses capacités à opérer sur des aéroports à haute altitude) et Sydney puis Auckland ont également servi à la qualification ETOPS (Extended range Twin Operations). Cette qualification, qui jauge l’aptitude d’un biréacteur à voler sur une certaine distance avec un seul réacteur et donc sa capacité à rejoindre un aéroport éloigné en cas de panne au-dessus de l’océan, nécessitera encore quelques vols long-courriers dans les deux prochaines semaines. Si le minimum ETOPS est de 180 minutes, Airbus souhaiterait obtenir directement l’ETOPS 330 (5 heures et demie de vol) à l’instar du Boeing 787 Dreamliner, voire 350 ; mais il est aussi possible qu’une certification intermédiaire de 240 minutes soit initialement délivrée par l’Europe et la FAA, ce qui limiterait sérieusement son déploiement sur certaines routes. Le directeur des essais d’Airbus Fernando Alonso a déclaré hier que l’A350-900 « s’est comporté de façon remarquable » pendant le route proving, confirmant « le haut niveau de maturité qu’il a démontré tout au long des essais de développement et de certification ». L’avionneur « est prêt pour la certification de type dans les prochaines semaines comme prévu », a-t-il ajouté, « et je suis certain que l’avion est prêt à entrer en service et se comportera comme l’espèrent ses clients ». Les différentes versions de l’A350 avaient accumulé fin juin 742 commandes de la part de 38 compagnies. La certification européenne de l’A350-900 est toujours annoncée « au troisième trimestre » par Airbus, les plus optimistes parlant du mois de septembre. Le suspense demeure sur le comportement de la FAA, qui d’ordinaire suit automatiquement les conclusions de l’EASA (et inversement) mais a été vertement critiquée suite aux problèmes rencontrés par le Dreamliner.