Dans une interview accordée au journal Les Echos, Alexandre de Juniac, le PDG d'Air-France-KLM, annonce que le groupe franco-néerlandais va investir au moins un milliard d'euros d'ici cinq ans pour développer sa filiale low-cost Transavia. "C'est un magnifique projet, pour lequel nous comptons investir un milliard d'euros sur les cinq prochaines années, voire un milliard supplémentaire ultérieurement", déclare-t-il dans l'interview publiée hier, ajoutant que Transavia devrait compter une flotte de plus de 100 appareils d'ici 2017, contre une cinquantaine aujourd'hui : "Avec ça, nous deviendrions l'un des grands acteurs du low cost en Europe", commente le PDG. Transavia France, la filiale française, passerait de «14 à 37 avions au cours des cinq prochaines années», et pourrait créer «de 220 à 250 nouveaux emplois de pilotes à l'horizon 2019». Le groupe Air France-KLM prévoit de lancer Transavia Europe, avec de nouvelles bases en Europe (Porto, Munich, etc.) en dehors de la France et des Pays-Bas, afin de pouvoir employer du personnel local à moindre coût. Ce que dénoncent les syndicats des pilotes d'Air France qui réclament la création d'un unique groupe de pilotes pour toutes les entités du groupe franco-néerlandais. Les trois syndicats SNPL, Spaf et Alter ont déposé un préavis de grève reconductible au 15 septembre prochain. Sur cette question, Alexandre de Juniac ne cède pas : "Si on pouvait faire du low cost avec les règles de fonctionnement d'une compagnie traditionnelle, cela se saurait ! Comme on dit, on naît low cost, on ne le devient pas. Air France a accumulé au fil des années des avantages qui font que ses coûts et ses conditions d'exploitation sont bien supérieurs à ceux de Transavia. Il n'est donc pas possible d'aller travailler chez Transavia aux conditions d'Air France, sauf à tuer Transavia".