La grève des pilotes de la compagnie aérienne Air France aura ce jeudi le même impact qu’hier dans les aéroports avec 58% des vols annulés, malgré la proposition d’un accord de périmètre sur les activités de la filiale low cost Transavia. Et des tensions entre pilotes ont été étalées au grand jour avec l’apparition sur les réseaux sociaux d’une liste des non-grévistes aux airs de dénonciation. Ce jeudi 18 septembre 2014, au quatrième jour du mouvement social le plus dur de l’histoire de la compagnie nationale française, seuls 42% des vols habituels devraient effectivement décoller. Une légère amélioration par rapport à hier donc, mais les chiffres de la direction sont contestés par le syndicat de pilotes majoritaire SNPL France Alpa (85% d’annulations lundi selon lui, contre 50% annoncé) qui n’entend pas mettre fin à la grève. Après avoir suggéré une augmentation limitée de la flotte de la low cost, Air France leur a proposé hier un accord intérimaire précisant le partage d'activité entre Transavia France, Transavia Pays-Bas et Transavia Europe : cette dernière « ne desservira pas les aéroports identifiés comme pouvant porter le développement de Transavia France, Orly, Lyon, Nantes et Toulouse », ont écrit les PDG de la compagnie et du groupe Air France-KLM aux pilotes. Et Transavia France verra son périmètre « défini en cohérence avec le réseau d’Air France », afin que ses parts de marché soient « bien prises sur les autres low cost » et non sur celles de sa maison-mère. Si le but de cette proposition était de mettre fin à la grève pendant que l’accord est négocié, c’est raté : le syndicat SPAF la juge inacceptable, affirmant que son côté temporaire revient à « repousser le tas de sable ». Le bureau Transavia du SNPL a de son côté indiqué que ses pilotes, qui « se retrouvent au cœur d'un conflit et d’une négociation dont ils ne sont pas les initiateurs, et qui pourrait avoir des conséquences sur leur avenir et leurs conditions de travail, demandent à être associé aux discussions qui les concernent en premier lieu ». Le syndicat « veut ainsi partager son expérience acquise depuis la création de Transavia il y a maintenant presque huit ans et apporter ainsi une note constructive à la réflexion déjà engagée ». Rappelons que ni Transavia ni la filiale régionale HOP! ne sont affectées par la grève. Air France a d’autre part dénoncé hier l’apparition d’une page Facebook « anti jaunes » qui recense les pilotes non-grévistes en donnant des informations d’ordre privé. Parlant d’intimidation, la compagnie explique qu’elle portera plainte pour « entrave à la liberté du travail, détournement de fichiers et abus de confiance », toutes les intimidations envers les anti-grévistes devant être « fermement condamnées ». Et elle a demandé à Facebook de fermer la page.