Lors d’un rapport préliminaire du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), les enquêteurs ont révélé qu’aucune piste n’était écartée pour expliquer le crash du vol AH5017 d’Air Algérie au Mali, avec 116 occupants à bord, dont 54 Français. « Pour l'instant, il n'y a pas de piste privilégiée, a indiqué Bernard Boudeille, un responsable du BEA, qui présentait samedi 20 septembre un premier rapport d'enquête à Bamako au Mali. Rien ne peut confirmer ou infirmer la piste terroriste », a-t-il souligné. La faute essentiellement à l’une des deux boîtes noires, celle enregistrant les paroles des pilotes dans le cockpit, et dont les données sont inexploitables, en raison «d’une défaillance du mécanisme d’effacement, provoquant la superposition de données relatives à un grand nombre de vols ». Des travaux sont en cours avec des centres d’expertise extérieurs au BEA pour tenter d’améliorer la qualité des paroles « difficilement intelligibles, voire totalement inintelligibles à ce stade de l’enquête ». L’autre enregistreur (des paramètres de vol) a en revanche délivré ses secrets, quoique insuffisants pour privilégier une piste. Le MD-83 qu’Air Algérie avait affrété à la compagnie espagnole Swiftair, a ainsi connu « une chute brutale » après un « ralentissement de ses moteurs » à son altitude de croisière. Pour rappel, le 24 juillet dernier, les pilotes du vol AH 5017 avaient dévié de leur trajectoire pour éviter une zone orageuse. L’avion qui a perdu 10 000 mètres en trois minutes, s’est désintégré à l’impact au sol. Le pilote automatique a été déconnecté peu avant le crash, ont précisé N'Faly Cisse, président de la commission d’enquête sur les accidents aériens au Mali et Bernard Boudaille du BEA. Ils ont ajouté que les pilotes étaient expérimentés, pas entravés par la fatigue et prêts à affronter des conditions météorologiques difficiles, conditions qui pouvaient être considérées lors du crash comme étant « normales ». 54 Français figuraient parmi les 116 occupants décédés. François Hollande a ajouté lors d'une réunion d'information le 20 septembre à l'Elysée que les familles seraient invitées à se rendre sur les lieux du crash avant la fin de l'année, "avec le soutien de l'armée française".