La compagnie aérienne Air France a salué l’accord trouvé hier avec le syndicat de pilotes SNPL Air France ALPA sur la filiale low cost Transavia France, qui en permettra « le développement rapide et une plus forte création de valeur au bénéfice de ses clients et de ses personnels ». Parlant de « solution équilibrée, fruit d'un dialogue social responsable et apaisé », la compagnie nationale est revenue hier sur sur les termes de l’accord déjà détaillé par le syndicat à l’origine de la grève de 14 jours le mois dernier. Le texte sera présenté ce vendredi 17 octobre 2014 au Conseil du SNPL, puis ensuite soumis à référendum en vue d’une signature à la mi-novembre. Le SNPL Transavia a également été associé aux discussions, précise le communiqué d’Air France. Reste à savoir si les pilotes, décrits par le syndicat majoritaire comme très remontés, signeront après avoir déjà obtenu le retrait définitif du projet Transavia Europe (avec ses bases au Portugal et en Allemagne). Selon la compagnie de l’alliance SkyTeam, les termes de l’accord sont les suivants : * Le développement de Transavia France avec des Boeing 737-800 au-delà de la limite actuelle de 14 avions sera assuré dès l’été 2015 afin d'accélérer le développement du Groupe sur le marché loisir-low cost en forte croissance ; * Les pilotes affectés à Transavia France seront employés aux conditions d'exploitation et de rémunération de cette compagnie, afin de garantir sa compétitivité, ainsi que son développement en complémentarité avec le réseau Air France. Par ailleurs, les pilotes d’Air France affectés à Transavia France disposeront de deux contrats de travail coexistants (Transavia France et Air France) ; * Ce dispositif permettra un développement de carrière dynamique et intégré, comprenant notamment une liste de séniorité commune, ce qui répond à une forte attente des pilotes ; * Toute évolution future des conditions de travail et de rémunération de Transavia France devra recueillir l’accord du SNPL Air France ALPA et du SNPL Transavia, ce qui correspond là encore à une attente forte des pilotes. Côté flotte, Transavia n’aura donc plus besoin d’un deal temporaire comme celui de la saison estivale passée, quand elle avait utilisé des Airbus A320 avec équipages d’Air France repeints à ses couleurs. La low cost pourra donc envisager la poursuite de son expansion, qui lui a déjà permis d’afficher une croissance du trafic passager à deux chiffres ces derniers mois. Côté pilotes, les choses pourraient être plus compliquées : les conditions d’avancement inclues dans l’accord créent « un gros point irritant : il va diluer l'ancienneté de nos 103 pilotes au profit de ceux d'Air France », explique un représentant du SNPL Transavia à Libération. Chaque nouveau 737-800 dans la flotte de la low cost (AF en prévoit 23 de plus au total) nécessite cinq équipages et donc autant de commandants de bord ; or selon le quotidien six nouveaux postes sur sept seraient réservés aux pilotes d’Air France volontaires pour passer chez Transavia, l’avancement étant gelé dans la maison-mère en raison du sureffectif des pilotes (encore estimé à 350 personnes).