Les compagnies aériennes Ryanair et Aegean Airlines seraient les deux seules survivantes parmi neuf candidates à la privatisation de Cyprus Airways, Rien n’est encore officiel, mais la low cost irlandaise et le transporteur grec seraient les deux candidats retenus par le gouvernement de Chypre pour le prochain tour de propositions. Le nouveau directeur financier de Ryanair Neil Sorahan a confirmé l’information au quotidien Irish Times, le succès temporaire d’Aegean Airlines étant annoncé par le Cyprus Mail. La privatisation de Cyprus Airways avait été lancée en juillet dernier, son PDG expliquant trouver un investisseur était « crucial pour l’avenir à long terme de Cyprus Airways », après le renfort à court terme de ses finances par la vente de ses sept dernières paires de créneaux à l’aéroport de Londres-Heathrow (pour 22,8 millions d’euros à American Airlines). La compagnie ne disposait alors plus d’autre liquidité, l’argent ayant été mis de côté pour des « circonstances exceptionnelles », et l’état actionnaire à 93,67% avait proposé de vendre tout ou partie de la compagnie, qu’il avait renfloué à deux reprises depuis 2012. Mais cette aide pourrait aussi se transformer en obstacle à la privatisation : selon les médias locaux, la Commission européenne s’apprêterait à déclarer illégales deux aides versées par le gouvernement pour tenter de sauver Cyprus Airways, celle de 73 millions d’euros en 2012 et une autre de 31,3 millions versée l’année suivante. La décision attendue fin octobre avait été repoussée pour laisser le temps à la nouvelle Commission de s’installer, mais le pessimisme règne dans l’île. Les syndicats, opposés à la privatisation, ont rencontré hier le ministre des finances chypriotes qui dit travailler à un nouveau plan de restructuration. Selon eux, la vente de Cyprus Airways pourrait coûter jusqu’à 300 millions d’euros à l’état « en primes de licenciements et taxes perdues ». Selon le ministère, la part de marché de Cyprus Airways dans le transport aérien local est cette année aux environs de 10%. Ryanair, qui estime que le vainqueur sera Aegean Airlines en raison des liens culturels et économiques entre la Grèce et Chypre, dispose déjà d’une base à l’aéroport de Paphos dans l’ouest de l’île. La low cost a proposé à Chypre non pas de l’argent, mais la promesse de passer en cinq ans de six avions et 700 000 passagers par an à vingt appareils et 3 millions de voyageurs par an. Principal attrait de Cyprus Airways pour Ryanair : sa licence d’opérateur (AOC) qui lui permet de desservir Israël, l’est de la Méditerranée ou la Russie, des régions où la low cost entend se développer. Rappelons que l’aéroport de Larnaca est desservie depuis la France par Cyprus Airways (Paris-CDG) et les low cost Transavia (Orly) et easyJet (Bâle-Mulhouse). Trois nouvelles compagnies s’y posent pour la première fois cet hiver : Germania, Germanwings et Gulf Air, tandis que Jet2 y ajoutera deux routes en 2015 et Wizz Air une.