Les actionnaires minoritaires de la compagnie aérienne Malaysia Airlines ont approuvé l’offre de rachat de Khazanah Nasional, le fonds public majoritaire, la nationalisation de fait devant permettre le démarrage du plan de restructuration. Le fonds d’investissement, qui détient 69% du capital de la compagnie nationale malaisienne, a obtenu le 6 novembre 2014 l’approbation des actionnaires minoritaires pour son offre de 420 millions de dollars. « Un premier obstacle franchi », a expliqué le PDG de Malaysia Airlines Ahmad Jauhari Yahya, mais « il reste beaucoup à faire » avant de voir la compagnie redevenir bénéficiaire. Khazanah Nasional avait proposé fin août une série de mesures pour tenter de la sauver, alors qu’elle venait d’annoncer des pertes doublées au deuxième trimestre suite à la disparition du vol MH370 entre l’aéroport de Kuala Lumpur et Pékin le 8 mars dernier (et avant même le crash du vol MH17 en Ukraine). Malaysia Airlines a enregistré trois années consécutives de pertes, et accumulé plus de 960 millions d’euros de dettes entre 2011 et 2013, principalement en raison de la concurrence des low cost au premier rang desquelles AirAsia. Le coût de la restructuration est estimé par le fonds public à 1,9 milliard de dollars, à commencer par la suppression de 6000 des 14 000 emplois, pour un retour aux bénéfices espéré sous trois ans. La compagnie sortira donc bien de la Bourse d’ici la fin décembre, mais un « retour sous trois à cinq ans » après la restructuration devrait l’aider à rentrer dans ses fonds, selon Khazanah Nasional. Le sort du PDG Ahmad Jauhari Yahya est quant à lui scellé : il restera en poste jusqu’au mois de juillet 2015, le temps de lui trouver un successeur. L’appartenance de Malaysia Airlines à l’alliance Oneworld n’est pas remise en cause, et les accords de partage de codes en vigueur seront maintenus. Mais « tous les contrats de commandes seront passés en revue », et Khazanah Nasional annonce vouloir rationaliser le réseau pour donner la priorité aux vols régionaux. La compagnie « continuera à proposer un service premium, y compris sur un certain nombre de destinations long-courriers rentables », déclarait avant le vote son vice-président PK Lee, « mais même les vols moyen-courriers seront passés en revue ». Certains salons d’aéroport sont également menacés, particulièrement là où il est possible d’utiliser ceux de ses partenaires d’alliance (comme c’est déjà le cas par exemple à Sydney). Rappelons que Malaysia Airlines propose un aller-retour quotidien en Airbus A380 entre Kuala Lumpur et Paris-CDG, où elle vient de s’installer au satellite 4 du Terminal 1.