Le gouvernement a décidé de mettre sur le marché 66% du capital de la compagnie aérienne TAP Portugal, tout en gardant le reste pour au moins deux ans, Après l’échec de sa tentative de vendre 100% du capital de la compagnie nationale, l’état a décidé de progresser par paliers, réservant aux employés 5% du capital et en conservant un tiers pendant deux ans. Les 61% restants seront proposés aux investisseurs privés, dont quatre candidats déjà déclarés : un homme d’affaires portugais, Miguel Pais do Amaral, allié à l’ancien propriétaire de Continental Airlines, le groupe espagnol Globalia (qui possède Air Europa), la compagnie brésilienne low cost Azul de David Neeleman, et le Synergy Group de German Efromovich (qui contrôle Avianca-TACA et Avianca Brazil, et dont une première tentative de racheter TAP Portugal avait échoué en 2012). La privatisation de la compagnie de Star Alliance avait été exigée par l’Union européenne et le FMI en échange du plan de sauvetage de 78 milliards d’euros lancé en 2011. Un point rappelé hier par le secrétaire d’Etat au transport Sergio Monteiro, selon qui l’état « ne peut pas injecter d’argent dans la TAP en raison des règles européennes ». Il n’a pas cité le montant espéré de cette vente ; le Portugal espérait en 2012 une recapitalisation d’au moins 500 millions d’euros, et avait donc refusé l’offre de 1,5 milliard d’euros du Synergy Group qui ne voulait consacrer que 316 millions à cette recapitalisation (les deux tiers de la somme totale devaient servir à effacer la dette). Rappelons que TAP Portugal a dégagé l’année dernière un bénéfice net de 34 millions d’euros, en hausse pour la cinquième année consécutive. Un trafic passager record à 10,703 millions de passagers (+5%) permettait alors au PDG Fernando Pinto de souligner que TAP Portugal « avait réussi à afficher de la croissance malgré la crise » et avec le même nombre d’avions et la même capacité, les revenus ayant augmenté de 2% à 2,48 milliards d’euros. La dette nette a également été réduite en 2013, passant de 791 à 585 millions d’euros (dette totale 842 millions).