Le dirigeant de la compagnie aérienne Air France-KLM considère que la page de la grève des pilotes d’Air France « est tournée », et que le comportement d’Alitalia au sein de leur coentreprise transatlantique sera « jugé sur pièce » suite à l’entrée dans son capital d’Etihad Airways. De passage à New York le 8 décembre 2014, Alexandre de Juniac est revenu sur deux épisodes récents impliquant le groupe franco-néerlandais. A commencer par le projet de filiale low cost paneuropéenne Transavia Europe, un projet supprimé après deux semaines de grève en septembre des pilotes d’Air France qui avait cloué au sol la moitié de sa flotte. La page de cette grève « est tournée depuis quelques semaines, j’ai envie d’avancer », a-t-il déclaré à l’aéroport de New York-JFK où il assistait à l’inauguration du nouveau salon d’affaires. Et s’il affirme « ne pas suivre les affaires internes » du syndicat SNPL, M. de Juniac explique à l’AFP qu’il lui « paraît difficile que le conseil syndical ne suive pas le résultat d'une consultation de ses adhérents ». Une majorité de pilotes avait voté la semaine dernière en faveur d’un accord sur le développement de Transavia, qui fera passer sa flotte de 14 à 37 avions ; mais le SNPL Air France ALPA doit encore ratifier ce vote, sa nouvelle direction expliquant qu’elle attend pour cela un « engagement écrit » du PDG sur l’abandon définitif de Transavia Europe. Si Alexandre de Juniac veut croire que la crise Transavia est passée, un autre développement affectant le groupe fait l’objet de son attention : l’arrivée d’Etihad Airways dans le capital d’Alitalia, et d’éventuelles conséquences sur le comportement de la compagnie italienne au sein de la coentreprise transatlantique lancée avec Air France-KLM et Delta Air Lines. Alitalia « répète pour l'instant qu'elle va se conformer aux règles fixées jusqu'ici dans le cadre de la coentreprise », explique le PDG, avant d’ajouter qu’il « jugera sur pièce » de son comportement : si elle continue à respecter les règles, l’accord commercial entre les compagnies de l’alliance SkyTeam « continuera comme avant ». Il ne précise pas quelles « positions différentes » seraient adoptées dans le cas contraire, ni quel impact cela aurait sur la coentreprise au chiffre d’affaires de 13 milliards de dollars – avec une rentabilité à deux chiffres. Le cœur du problème est bien sûr une possible utilisation de cette coentreprise par Etihad Airways pour renforcer sa présence sur les vols transatlantiques via la base d’Alitalia à Rome-Fiumicino, une perspective redoutée par les compagnies européennes comme américaines.