La compagnie aérienne Qatar Airways a confirmé hier que le premier vol commercial de l’Airbus A350-900 aura lieu comme prévu le 15 janvier entre Doha et Francfort, tandis que l’avionneur européen déclarait qu’il y aura « un jour » un A380neo, mais aussi une version allongée A380-900 pouvant emporter près de 1000 passagers. Interrogé le 11 décembre 2014, le PDG de la compagnie nationale qatarie Akbar al Baker a parlé de « petit problème que nous essayons de résoudre avec Airbus » pour justifier le report surprise de la livraison initialement prévue samedi du tout premier A350-900. Il a laissé entendre que la livraison officielle aura lieu « d’ici le 15 décembre », et a confirmé la date du vol commercial inaugural : ce sera bien le 15 janvier 2015, entre la base de Qatar Airways à Doha et l’aéroport de Francfort. Son A350-900 décollera alors tous les jours à 7h40 pour atterrir à 12h30, et repartira d’Allemagne à 15h25 pour se poser à 23h25 – sous réserve bien sûr de modifications de dernière minute (voir notre article). D’ici là, l’A350-900 effectuera des vols de formation des équipages, y compris vers Londres-Heathrow selon le PDG « pour prouver au monde et à la communauté britannique combien cet appareil est silencieux ». Rappelons que la compagnie de l’alliance Oneworld a commandé 43 A350-900, configurés pour accueillir 36 passagers en classe Affaires et 247 en Economie (283 places au total) ; après la première livraison espérée entre le 12 et le 15, puis une seconde avant la fin décembre, Qatar Airways compte opérer huit A350-900 d’ici la fin 2015. Elle sera aussi compagnie de lancement de l’A350-1000, commandé à 37 exemplaires et attendu à partir de 2017. aj_airbus a380 volAirbus a d’autre part rassuré les foules sur l’avenir de son A380, le PDG Fabrice Brégier expliquant hier que deux nouvelles versions du superjumbo seront lancées « un jour ». « Nous avons un momentum commercial sur l’A380 », a-t-il ajouté, « et nous gagnerons de nouveaux clients, mais nous devons les convaincre qu’ils ont plus à gagner qu’à perdre avec cet appareil ». Il n’a donné aucune autre précision, en particulier sur la date de lancement de ces programmes. L’Airbus A380neo était réclamé à corps et à cris par le plus gros client Emirates Airlines (140 commandes), le PDG Tim Clark laissant entendre que les modèles actuellement attendus seraient un jour remplacés par un nombre équivalent de superjumbos remotorisés « qui devraient être entre 10% et 12% plus économiques ». La version allongée du superjumbo, qui s’appellerait A380-900 (l’actuel est officiellement un A380-800), avait été proposée par Airbus jusqu’en 2010 mais n’avait pas attiré suffisamment d’intérêt. Mesurant 6,4 mètres de plus (79,4m en tout), il pourrait emporter 100 passagers supplémentaires en aménagement similaire, mais si l’on compte la possibilité de mettre onze passagers de front en classe Economie (qu’Airbus pousse depuis un certain temps), l’A380-900 pourrait approcher le cap des 1000 voyageurs. Le fuselage serait allongé devant et derrière les ailes, qui n’ont pas besoin d’être modifiées selon le vice-président d’Airbus Tom Williams. Les déclarations mercredi à Londres du directeur financier d’Airbus Harald Wilhelm avaient fait l’effet d’une bombe : revenant sur la rentabilité chancelante de l’A380, il avait évoqué pour la première fois le scénario d’abandonner purement et simplement le programme, qui a à ce jour accumulé 318 commandes alors qu’à son lancement en 2000 Airbus tablait sur 1200 ventes. Les autres possibilités évoquées étaient lancer l’A380neo, ou rendre le superjumbo plus attirant pour les compagnies aériennes.