Le premier des trois jours de grève du personnel de la compagnie aérienne Corsair International n’a pas d’impact sur le trafic ce matin. Il devrait en être de même samedi, même si le taux de mobilisation des grévistes fait l’objet d’une belle bataille entre direction et syndicats. Les vols programmés ce 27 février 2015 par la compagnie française par exemple au départ de l’aéroport de Paris-Orly, vers Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, Abidjan, Dakar et Saint-Denis de La Réunion, sont tous affichés au vert. Et Corsair International a mis à jour son site internet, indiquant que les vols de samedi ne souffriront « d’aucun changement d’horaire » - avec une restriction : « de plus amples informations » doivent être communiquées dans la matinée pour le vol SS952 entre Paris et l’île Maurice. La compagnie invite tout de même également les passagers à vérifier sur internet l’horaire de leur vol avant de se présenter à l’aéroport, et a mis à leur disposition un numéro vert : 0800 941 008. Direction et syndicats se sont affrontés sur le taux de mobilisation des grévistes, essentiel au maintien ou non des vols et donc à l’affrètement forcément coûteux d’avions : la première cite le chiffre de 44%, s’appuyant sur les déclarations des employés dans le cadre de la loi Diard, tandis que les seconds affirment qu’il est supérieur à 90%. Les hôtesses de l’air et stewards de Corsair International seraient particulièrement mobilisés. Rappelons que l’appel à la grève reconductible de vendredi à dimanche lancé par la CFE-CGC, la CFDT, la CGT, SUD-Aérien et l’UNAC, est motivé par leur exigence de « garanties quant à la pérennité de nos emplois et de nos rémunérations », malgré la promesse que le rachat de Corsair International n’entrainera aucun plan social faite par le groupe Dubreuil, propriétaire d’Air Caraïbes,. « Ce projet n'est pour l'instant que la destruction de nos acquis », expliquent les syndicats, qui disent craindre en outre que le projet de créer une nouvelle entité (chargée d’exploiter les Airbus A350-900 attendus à partir de l’année prochaine) contraindra les employés à démissionner avant de postuler de nouveau ; avec à la clé des exigences en termes de productivité, et la perte de l’ancienneté. Les syndicats exigent aussi de leur actionnaire sortant, TUI France, l’organisation d’un plan de départs volontaires avant la finalisation de la vente de Corsair International. La compagnie a creusé ses pertes l’année dernière à 8,9 millions d’euros, le groupe Dubreuil visant un retour à la profitabilité dès la première année pleine d’exploitation.