Selon un rapport du Global Cabin Air Quality Executive, au moins 3% des pilotes de ligne pilotent avec une performance physique et mentale dégradée en raison de leur exposition répétée à des neurotoxines présentes dans l'air des cabines d’avion.

Cette évaluation a été présentée lors d’une conférence par le Dr Michel Mulder, un ancien commandant de bord de la compagnie aérienne KLM, également médecin qui se spécialise aujourd’hui en aidant les pilotes dont la santé a été endommagée par leur travail. Il aurait ainsi établi un ensemble de tests destinés aux pilotes afin de déterminer le niveau de dégradation de leurs performances, en raison de neurotoxines organophosphorées, provenant de l’huile de moteur, et présentes à de faibles concentrations dans l’air de la cabine de l’avion, parfois à des niveaux élevés quand des incidents avec dégagements de fumée se produisent. Selon son test basé notamment sur des tests sanguins, il serait possible de prédire le niveau de risque pour chaque pilote, et prévoir combien de temps celui-ci pourrait voler avant qu’il ne puisse être concerné par une réelle incapacité de piloter.

En soutenance à ces propos, il a également indiqué qu'une communication interne de KLM reconnaît   « l'incapacité dans le cockpit comme un événement régulier ».

Il faut rappeler que le docteur Mulder est aussi l’expert principal du cas Richard Westgate, un pilote de British Airways, dont la santé a été sérieusement altérée et qui est décédé en décembre 2012, à l’âge de 43 ans, quelques jours après un autre pilote, Karen Lysakowska, lui aussi âgé de 43 ans . Une instruction par la justice britannique est actuellement en cours, avec un rapport accablant du médecin légiste,  Stanhope Payne demandant à British Airways et l’Autorité de l’aviation civile du Royaume-Uni (CAA) des « mesures urgentes pour prévenir de tels décès à l’avenir ». Le médecin légiste a expliqué que l'examen du corps de M. Westgate avait « divulgué des symptômes compatibles avec l'exposition aux composés organophosphorés présents dans l'air de cabine d’aéronef » et avait donné à British Airways et à la CAA huit semaines pour répondre. British Airways a indiqué qu’il répondrait en temps voulu à M. Payne.