Les syndicats ont rejeté hier le nouveau plan de départs volontaires présenté en février par la compagnie aérienne Air France, qui concerne environ 500 postes au sol et 300 chez les hôtesses de l’air et stewards. La mise en place de ce PDV se fera comme prévu. Le quatrième PDV annoncé en cinq ans par la compagnie nationale française, après ceux exécutés entre autres dans le cadre du plan de restructuration Transform 2015 et qui avaient entrainé la suppression de plus de 6400 emplois filiales comprises (près de 8000 pour le groupe Air France-KLM), était examiné le 23 avril 2014 lors du Comité Central d’Entreprise. Les syndicats s’y sont opposés comme les fois précédentes, tout en sachant que leur avis ne sera pas suivi d’effets. Le dernier plan de départs volontaires d’Air France, qui travaille désormais sur Perform 2020, prévoit que les candidats doivent se faire connaître entre le 1er juin et le 25 septembre, avec des départs possibles entre le 30 juin et le 31 décembre. La compagnie affirmait en février avoir trouvé 3500 salariés éligibles. Ce dernier PDV concerne 496 postes au sol, dont 319 équivalents temps plein chez le personnel d’accueil, les agents de pistes et autres employés uniquement dans les aéroports de province dits « de point-à-point ». Marseille-Provence sera le plus affecté avec 111 postes visés, devant Toulouse-Blagnac (77), Nice-Côte d’Azur (37), Lyon-Saint Exupéry (28), Strasbourg-Entzheim (27), Bastia-Poretta (24), Ajaccio-Napoléon Bonaparte (24) et Nantes-Atlantique (20). Toujours en province, Air France supprimera 16 postes à la DGI (maintenance) et 13 dans les services de support à Toulouse ; la région parisienne ne sera pas épargnée avec 148 postes supprimés dont 62 à la DGI d’Orly. Air France propose aux volontaires des indemnités allant de 2 à 3 mois de salaire pour les départs à la retraite, et jusqu’à 24 mois de salaire au maximum pour les salariés ayant un projet professionnel ou personnel. Parmi les autres incitations au départ : des congés de reclassement avec 70% du salaire mensuel brut versé pendant 6 à 15 mois, ou diverses aides en cas de reconversion professionnelle. Le sort réservé au personnel de cabine (environ 300) n’est pas encore connu, et les syndicats se sont abstenus hier sur ce sujet précis ; les pilotes ne sont pas concernés par ce nouveau PDV, et Air France ne « touchera pas » à quatre activités : commercial passage, fret, opérations aériennes et systèmes d’information. La compagnie de l’alliance SkyTeam expliquait hier qu’avec le plan Transform 2015, elle « a pu engager son redressement et son retour sur le podium mondial en termes de produits et de services. Air France poursuit sans relâche le dialogue avec ses partenaires sociaux afin de retrouver, avec la mobilisation de toutes les équipes, une position compétitive face à la concurrence internationale en plein essor, lui permettant de poursuivre ses investissements et de croître ». En difficulté financière, concurrencée sur le court-courrier par les low cost et sur le long-courrier par les compagnies du Golfe, Air France vise un objectif de 1,3 milliard d’euros d’économies sur cinq ans, ainsi qu’un résultat d'exploitation de plus de 250 millions d'euros en 2015 et de plus de 700 millions en 2017 pour la compagnie nationale et ses filiales françaises HOP!, Transavia, Servair etc…