Si les besoins en personnel navigant stagnent depuis quelques années, les compagnies aériennes et les aéroports continuent à embaucher du personnel au sol, agents commerciaux, hôtesses d’accueil et d’escale, techniciens de maintenance, etc. L’accès à ces postes passe souvent par une formation en alternance, via un contrat d’apprentissage pour des jeunes âgés de 16 à 25 ans qui arrivent sur le marché de l’emploi, ou par un contrat de professionnalisation pour des adultes actifs, demandeurs d’emploi ou à la recherche d’une reconversion. Plus 25% d’apprentis par an Fin 2014, le transport aérien français employait environ 1300 apprentis en alternance, soit une progression de +25% par rapport à 2013 (1050 apprentis), selon Opcalia, l’Organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) qui collecte les contributions des entreprises pour financer les formations en alternance dans le secteur aérien. 80% des formations s’effectuent dans  des entreprises d’assistance en escale et 20% dans des compagnies aériennes et « Grâce à l’alternance, l’entreprise a l’avantage de recruter une personne avec la compétence voulue, de la former spécifiquement à la forme d’activité de son secteur. Par exemple, le transport aérien a une activité saisonnière. C’est important de préparer la personne à ce contexte. Et surtout d’apporter un diplôme ou en tous les cas une qualification appropriée », souligne Claire Khecha, la Directrice adjointe d’Opcalia. « Le secteur du transport aérien a une forte politique de soutien à l’apprentissage, s’adressant aux jeunes engagés dans une formation initiale dans les différents CFA (Centres de formation d’apprentis) de l’aérien. La loi permet à un secteur professionnel d’affecter des financements -qui relèvent de la formation professionnelle- aux CFA», ajoute la Directrice adjointe de l’OPCA du transport aérien. Et de rappeler qu’en matière d’insertion, « ce secteur a par ailleurs développé des dispositifs assez innovants, comme l’Association Jeremy pour la Formation aux Métiers de l’Aérien, ou encore l’association « les Ailes de la Ville » située au Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget qui concerne des jeunes bénéficiant d’une formation die qualité pour restaurer d’anciens avions… » Dispositif Prodiat Opcalia et le secteur de l’aérien au travers de la FNAM soutiennent énormément ces dispositifs. Par ailleurs, Air France, le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales) et la FNAM (Fédération nationale de l’aviation marchande), en partenariat avec Aéroports de Paris (ADP) et l'Armée de l'Air, ont créé Air Emploi, un dispositif qui travaille sur l’insertion durable. Pour accompagner les PME/TPE Opcalia a mis en place Prodiat, un dispositif d’accompagnement complet qui permet à une petite entreprise ne disposant pas forcément de service Ressources humaines, de recruter un salarié en contrat de professionnalisation et de bénéficier de l'accompagnement d'un consultant tout au long du processus, « de la création de la fiche de poste, à la mise en place du tutorat, en passant par la définition du parcours de formation individualisés (85 % des parcours sont réalisés par des formateurs internes) et la gestion des formalités administratives », décrit Claire Khecha. Le nombre de bénéficiaires de ce contrat sur-mesure a cru de 71 % entre 2012 et 2014.  Prodiat représente aujourd'hui 25 % des contrats de professionnalisation financés par Opcalia (22000 en 2014 toutes branches professionnelles confondues) avec une belle performance en matière d’insertion durable avec 50 % des contrats conclus en CDI. Forte prépondérance des aéroports parisiens L’Ile-de-France a une forte prépondérance, les aéroports parisiens Roissy-Charles de Gaulle et Orly absorbant jusqu’à 80% des emplois et donc des apprentis. « Le transport aérien est un secteur particulièrement typique d’un ancrage territorial. L’Ile-de-France représente 80% des emplois du secteur. Maintenant, il s’agit de former du personnel compétent pour les plateformes aéroportuaires mais pas seulement, il faut aussi former du personnel pour les sous-traitants, les fournisseurs du transport aérien… L’aérien, c’est un secteur très poreux, avec des kyrielles de métiers », explique Claire Khecha. « L’attractivité des dispositifs d’Air Emploi, Jeremy ou Les Ailes de la Ville est d’abord destiné aux populations riveraines en recherche d’emploi. En l’occurrence, les aéroports ne se trouvent pas en centre-ville, mais dans des banlieues avec de forts taux de chômage. Il s’agit donc de prendre des personnes sur le territoire qui n’ont pas forcément les compétences attendues. Et si le secteur aérien ne peut pas pourvoir à tous les emplois, alors nous travaillons avec les partenaires et les entreprises connexes au transport aérien pour trouver une solution en termes d’emploi. Le Département Aérien et Services aux Transports d’Opcalia est notamment très investit sur ce champs », estime la représentante d’Opcalia. A l’exemple des plateformes aéroportuaires d’Ile-de-France, Opcalia développe aujourd’hui grâce au dispositif ADEC du transport aérien (Accord financé par l’Etat sur le développement de l’emploi et des compétences) des actions territoriales sur la plateforme de Bordeaux-Mérignac. « Sur un territoire aéroportuaire, il y a les entreprises du secteur aérien, mais il y a plein d’autres entreprises, des PME-TPE, et d’activités connexes dans la sûreté, la restauration, l’accueil… qui contribuent à développer le territoire et créer de l’emploi », conclut Claire Khecha. Pour rappel, selon les derniers chiffres disponibles de la FNAM, les compagnies aériennes, présentes sur le territoire français, emploient 29 563 personnels navigants et 39850 personnels au sol, soit un total de 69 413 salariés. L’assistance en escale et des aéroports emploie 29 011 salariés. Au total, le secteur de l’aérien représente 98 424 salariés, et jusqu’à 120 000 salariés en tenant compte des emplois indirects des sociétés prestataires (coursiers, chauffeurs, cuisiniers du catering, agents de sûreté et de sécurité, etc.).