Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d'Air France s’est dit prêt à négocier avec la direction du groupe Air France-KLM sur le plan Perform 2020. Mais il refusera de se mettre à table avant le jugement, attendu du 17 septembre prochain, concernant le solde du précédent plan de restructuration Transform 2015. Un délai supplémentaire qui agace la direction.

Les 44 membres du Conseil du SNPL Air France ont voté jeudi dernier « à une écrasante majorité » en faveur de la reprise des négociations avec la direction concernant Perform 2020. Mais, ils souhaitent au préalable connaître le verdict, attendu le 17 septembre prochain, du jugement par le tribunal d’instance de Bobigny. Pour rappel, Air France a assigné en justice le SNPL lui reprochant de n’avoir rempli que 65% de ses engagements sur Transform 2015 alors que des rapports montrent que le personnel au sol a atteint 100% et les hôtesses de l’air et stewards 96% des leurs.

Les négociations s’annoncent de toutes façons ardues au vu des précédents échanges entre les deux parties. Le groupe a ainsi dénoncé « ce nouveau délai demandé par le SNPL, alors qu'il y a urgence à agir collectivement pour assurer le retour de la rentabilité et de la croissance ».

Le plan Perform prévoit une réduction annuelle de 1,5% de ses coûts unitaires pendant les trois prochaines années, ce qui se traduira par 650 millions d’euros d’économies pour la compagnie aérienne française et 390 millions pour sa sœur néerlandaise.

La partie ne sera pas aisée avec les syndicats de PNC et de personnel au sol, qui estiment avoir déjà fait suffisamment d’efforts. Ainsi, alors que la direction avait convié trois syndicats d’hôtesses de l’air et stewards vendredi dernier, deux d’entre eux, l'Unsa et la SNPNC/FO, ont décliné l’invitation. Dans une lettre mise en ligne sur leur site Internet, les syndicats déclarent qu’il est « impossible d’envisager des négociations (…) dans un délai aussi court ». 

« Confrontée à notre refus d’accepter des dégradations supplémentaires et anticipées de notre Accord collectif dont l’échéance se situe au 31 octobre 2016, rappelle le syndicat, Air France « tente aujourd’hui de forcer les organisations syndicales représentatives à anticiper la négociation de l’accord et son application en faisant jouer la clause de révision de notre Accord collectif ».

Il cite pêle-mêle les points de négociation envisagés par la direction : une augmentation drastique des heures de vol sur long courrier et moyen-courrier, la  baisse de leur rémunération sur moyen-courrier et long courrier, la disparition des N70 sur long courrier, remplacés par des N40, des temps d’arrêt réduits de 24h sur 22 rotations iso 4 aujourd’hui sur long courrier, des mesures sur la saisonnalité, une limitation mensuelle en heures de vol à 90h iso 80h sur long courrier et moyen-courrier, une réduction du nombre de jours OFF sur moyen-courrier, une augmentation du nombre de ON consécutifs sur moyen-courrier, suppression de l’accolement des OFF et des congés sur Moyen-courrier etc.