Alors qu’il présentait un bénéfice annuel quasiment doublé, le patron de la compagnie aérienne Virgin Atlantic a affirmé que les low cost easyJet et Ryanair paniquaient à l’idée que la Grande-Bretagne puisse sortir de l’Europe. Interrogé par le magazine Event le 26 mars 2016, Richard Branson a affirmé que les deux spécialistes britannique et irlandaise du vol pas cher sont « dans un état de panique total » à l’idée que le référendum du 23 juin mène à une sortie de l’Union Européenne. EasyJet et Ryanair « perdront alors techniquement le droit de pouvoir opérer des routes entre différents pays membres de l'Union Européenne », assure le patron de Virgin Atlantic ; ce qui se traduirait par la « perte d’un nombre massif de lignes », puisqu’elles ne sont autorisées à opérer à l’intérieur Europe « que parce qu’elles en font partie ». Rappelons qu’en tant que compagnie irlandaise, Ryanair n’est théoriquement pas concernée par le Brexit : mais elle serait forcément affectée vue l’importance de son trafic au Royaume Uni. EasyJet en revanche devrait renégocier par exemple ses routes entre la France et l’Italie. Richard Branson appelle évidemment au maintien du Royaume Uni dans l’Union Européenne, à l’instar de Carolyn McCall pour eayJet ou Michael O’Leary pour Ryanair – et des patrons des autres compagnies aériennes du pays. « Je ne vois pas pourquoi l’UE serait gentille avec nous », déclarait-il vendredi à Newstalk, « personnellement si j’étais elle je voudrais punir les gens qui quittent le navire ». Et de rappeler à ceux qui critiquent la bureaucratie bruxelloise que « le seul fait de devoir gérer les taxes à l’exportation serait pire que le coût de l’Europe payé par la Grande Bretagne ». A l’instar de ses rivales low cost, Virgin Atlantic a présenté la semaine dernière des résultats financiers annuels en forte hausse : son bénéfice avant impôts et taxes est passé de 15,7 à 28,4 millions d’euros en 2015. Une performance acquise en partie grâce à sa coentreprise transatlantique avec Delta Air Lines, qui détient 49% de son capital (environ 400.000 passagers en ont profité l’année dernière) ; elles proposeront cet été jusqu’à 43 vols par jour entre les deux rives de l’Atlantique. Virgin Atlantic a transporté l’année dernière 5,939 millions de passagers vers 29 destinations, avec un coefficient d’occupation moyen de 76,8% (-2,5 points, en raison du redéploiement des capacités, dont +14,8% sur le transatlantique). En revanche sa recette unitaire à taux de change constant a baissé de 2,8%.