La compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé le 28 mai qu’elle interrompait jusqu’à nouvel ordre ses vols depuis Francfort vers Caracas au Venezuela, en raison de la difficulté à rapatrier ses devises en dollars ainsi que de la conjoncture économique catastrophique du pays.

« Nous regrettons profondément que pour ces raisons, nous soyons forcés de suspendre notre service entre Caracas et Francfort à compter du 18 juin » prochain,  précise Lufthansa dans un communiqué, en notant que la demande pour les vols internationaux à destination de Caracas a chuté en 2015 et au premier trimestre de 2016. 

Les compagnies aériennes internationales luttent depuis des années pour rapatrier plusieurs milliards de dollars de revenus payés en monnaie locale, le bolivar. La faute au contrôle des changes imposé d’une main de fer par l’Etat vénézuélien, qui en empêchant leur conversion dans la monnaie des devises des compagnies étrangères, annihile la possibilité de les rapatrier.

Ces difficultés incitent beaucoup de compagnies aériennes à limiter, voire interrompre leur service ou à exiger des paiements directement en dollars. Alitalia a ainsi interrompu en avril dernier sa liaison la liaison entre l’aéroport de Rome-Fiumicino et celui de Caracas-Simon Bolivar. Rappelons encore que cette dispute autour du rapatriement des devises a aussi incité Air France, Air Canada, Air Europa, Iberia, TAP Portugal, Avianca, Copa Airlines, Tale, LAN Airlines, GOL ou American Airlines à soit fortement réduire leurs capacités vers Caracas, soit carrément suspendre les vols.

Avec le départ de Lufthansa, Caracas n’est plus desservie aujourd’hui depuis l’Europe que par Air France, Air Europa, Iberia et TAP Portugal.