La croissance du transport de passagers aériens en France le mois dernier a de nouveau été mise à l’épreuve des mouvements sociaux, la DGAC affichant une hausse réduite à +0,6% par rapport à juin 2015. Dans son indice mensuel TendanCiel publié le 21 juillet 2016, la Direction Générale de l’Aviation Civile  (DGAC) annonce que le trafic aérien a continué à progresser en juin (+0,6%), malgré quatre journées de grève interprofessionnelle (les 2, 14, 23 et 28) et un mouvement de grève des pilotes de la compagnie aérienne Air France (du 11 au 14) : l’effet grève sur la croissance est évalué à 2,1 points. En cumul annuel, au terme du premier semestre, la progression du nombre de voyageurs aériens passe sous la barre des 3% pour s’établir à +2,7%. Comme en mai, c’est le trafic intérieur qui a principalement animé le marché (+1,6%), grâce notamment à de bonnes performances réalisées sur les lignes transversales métropolitaines (+5,8%) ainsi que sur les liaisons reliant la Métropole et l’Outre-mer (+5,7%). Sur l’ensemble du semestre, la progression de la fréquentation des lignes nationales s’élève à 3,1% et, pour la première fois depuis 2001, le seuil de quinze millions de passagers intérieurs transportés est atteint dès juin. La DGAC note en revanche que pour le second mois consécutif, le trafic international est à la peine (+0,4%) ; sur le semestre, il affiche même une croissance inférieure à celle du trafic national (+2,6%). A l’exception de l’Union européenne avec laquelle les échanges demeurent très dynamiques (+6,2%), la tendance est particulièrement défavorable avec le reste du monde (-7,9%) et se vérifie sur l’ensemble des marchés avec un recul atteignant -8,3% pour la zone Asie-Pacifique et -15,1% pour l’Afrique (avec une pointe à -18,4 % enregistré sur le Maghreb). Sur le premier semestre, si la croissance reste vive avec l’Union européenne (+5,4%), elle est désormais négative avec le reste du monde (-1,1%) sauf avec l’Amérique (+1,4%) qui a bénéficié d’un excellent premier trimestre. C’est côté pavillon que se font ressentir le plus clairement les effets de la grève ayant touché Air France, première compagnie du pays : les transporteurs nationaux ont régressé au national (-0,8%) et plus encore à l’international (-5,8%) alors que leurs concurrents ont respectivement progressé de +13,0% et +3,5% sur chacun de ces marchés. Au final, le différentiel de croissance se chiffre à 8 points en défaveur des transporteurs hexagonaux en juin, et atteint en cumul annuel 4,5 points au terme du semestre. En part de marché observée en cumul annuel, l’érosion du pavillon tricolore s’intensifie quelque peu : -1,1 point en nombre de passagers (contre -0,8 au terme du mois précédent), -0,5 point en mesure passagers kilomètre transportés (contre -0,4 points sur les cinq premiers mois). En termes d’évolution de fréquentation, la situation des principaux aéroports est une nouvelle fois particulièrement contrastée. A Paris, l’affluence a diminué de 1,7% avec comme depuis le début de l’année, une fortune très inégale entre CDG (-3,9%) et Orly (+3,2%). En région, si Lyon (+12,0%), Bordeaux (+8,3%) et Nantes (+7,2%) décrochent une fois de plus la palme des plus belles progressions, Beauvais connaît son second décrochage consécutif à plus de 10 points (-10,5%). Sur l’ensemble du semestre, à l’exception de Beauvais (-6,6%), CDG (juste à l’équilibre) et Marseille (+1,8%), tous les autres grands aéroports ont connu une croissance d’activité significative au moins supérieure à 3%. Les perturbations du trafic engendrées par les divers mouvements sociaux de juin se sont traduites par une sévère dégradation des indicateurs relatifs au retard au départ : la proportion de vols retardés de plus d’un quart d’heure a atteint 34,5% (soit +11,9 points) ; le retard moyen a grimpé à 19,6 minutes (soit +7 minutes). Ces indicateurs ont atteint leur niveau mensuel le plus dégradé depuis le début de leur publication en 2014 ; ils ont même culminé le 23 juin à 68,3% et 45,1 minutes. L’évolution du nombre de mouvements contrôlés en France métropolitaine en juin semble plutôt à rebours de celles du nombre de passagers transportés. La progression des vols touchant la Métropole (+1,7%) est assurée par celles des liaisons à l’international et avec l’Outre-mer (+2,5%) alors que les vols domestiques s’affichent en repli (-0,2%). La progression du nombre total de mouvements (+3%) demeure solidement assurée par celle des survols (+4,3%).