Le PDG du groupe Lufthansa a annoncé dans la presse néerlandaise ne pas être en mesure de garantir l’emploi au sein de la compagnie aérienne Brussels Airlines dont il va racheter l’intégralité du capital. Son nom devrait même disparaître. Contrairement à ce que la compagnie nationale belge affirmait au lendemain de l’annonce du rachat des 55% du capital que le groupe ne détient pas encore, l’opération devant être finalisée début 2017, aucune garantie sur son avenir n’est inscrite dans le marbre. Carsten Spohr a en effet déclaré au quotidien Tijd qu’il n’est « pas en mesure de garantir les emplois chez Brussels Airlines », dont le nom « devrait disparaître ». Brussels Airlines expliquait pourtant le 28 septembre que les discussions en cours avec Lufthansa « ont pour but de confirmer dans le futur les spécificités de Brussels Airlines ainsi que la croissance de ses activités assurant le maintien d’emplois en Belgique ». Ces spécificités concernent selon le communiqué « son business modèle, basé aussi bien sur le trafic point-à-point que sur le trafic en connexion et son réseau africain et intercontinental qui contribuent au développement du hub » à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem. Les modalités de gouvernance de Brussels Airlines en 2017 seront aussi évoquées, écrivait-elle alors, son inclusion au sein de la filiale low cost Eurowings étant assurée ; et elle affirmait qu’un « centre de décision » basé à Bruxelles demeura nécessaire pour conduire ces différentes opérations, avant de conclure : « la marque de la compagnie reste Brussels Airlines » - en attendant donc les discussions qui seront menées ce mois-ci. Etienne Davignon, président du conseil d’administration de Brussels Airlines, a tenté de rassurer dans les colonnes de La Libre sur les intentions de M. Spohr : « Il dit que la structure des coûts est positive dans notre compagnie, qu’il va respecter les accords actuels entre les syndicats et la direction et que Brussels Airlines va croître et créer de nouveaux jobs », explique le dirigeant, précisant qu’en général, « ce genre de rapprochement entraîne un plan social lourd. Ce ne sera pas le cas ici ». Et il souligne que M. Spohr a précisé qu’Eurowings « n’a pas vocation à devenir une compagnie low cost, mais va plutôt s’inspirer du modèle hybride créé par Brussels Airlines », un point « très positif » selon lui. Le quotidien cite d’autres sources selon lesquelles l’absence de garanties est « logique », aucune entreprise au monde n’étant capable de garantir l’emploi. Mais les annonces récentes de licenciements massifs en Belgique, par exemple chez ING, ne sont pas de nature à rassurer. Quant aux actionnaires de Brussels Airlines, ils attendent selon La Libre l’arrivée du dirigeant de Lufthansa à Bruxelles pour se prononcer : « le diable est dans les détails », déclare l’un d’eux, se disant prêt à « laisser tomber nos exigences sur les prix, mais pas sur ces garanties en termes d’emplois ou de centres de décision ». Et si le groupe allemand n’inscrit pas sur papier ces garanties d’un ancrage à long terme en Belgique, il menace de faire trainer l’affaire dans les tribunaux…