La compagnie aérienne South African Airways a présenté vendredi une perte annuelle de 111 millions de dollars, confirmant dans le même temps celle de l’année financière précédente à hauteur de 415 millions de dollars. Un des éléments de la restructuration à court terme sera de remonter le moral de ses employés. Les pilotes pourraient en particulier être tentés de partir à l’étranger. Lors de sa première Assemblée générale le 28 octobre 2016 depuis la mise en place d’une nouvelle direction, le nouveau conseil d’administration de la compagnie nationale d’Afrique du Sud a fait le point sur « les progrès accomplis » vers un retour à la rentabilité. Mais tout en accueillant avec satisfaction la réduction de la perte annuelle, les dirigeants soulignent qu’il reste du travail à faire et que « la tendance à continuer d’aligner des pertes n’est plus possible » : South African Airways a besoin « d’actions urgentes et radicales ». A commencer par la stabilisation des liquidités de l’entreprise, contenir les coûts, ou remonter le moral des salariés « tout en maintenant un service de classe mondiale » selon son communiqué. A plus long terme, le Conseil d’administration de la compagnie de Star Alliance veut « revoir et renforcer » sa stratégie, afin d’assurer sa solidité « dans un contexte de concurrence croissante et de volatilité des prix du carburant et des taux de change ». Stratégie qui débutera par un plan à court terme, lancé dans les trois mois et dont les actions concrètes auront pour principal objectif de restaurer « la fiabilité opérationnelle et financière » de South African Airways. En attendant, un processus de recrutement d’un CEO et d’un directeur financier permanents a été lancé, les recommandations de la compagnie devant être transmises en début d’année prochaine au gouvernement. South African Airways conclut en soulignant que rien ne va « être facile » - et promet de tenir le public informé de ses choix. Ce mardi matin, le syndicat de pilotes de South African Airways SAAPA expliquait dans la presse locale que le manque de pilotes dans le monde pourrait conduire à une hémorragie dans le pays. Il estime que 750 pilotes de la compagnie nationale sont qualifiés pour travailler à l’étranger, avec « un cumul d’expérience de 12.000 années », et craint de les voir succomber aux offres des compagnies plus riches : 60 seraient déjà partis pendant les douze derniers mois, principalement vers le Golfe. A ce problème s’ajoute le fait que SAA ne forme plus de pilotes, déclare le dirigeant du syndicat Jimmy Conroy, et que la Chine reconnait désormais les licences sud-africaines – ouvrant une nouvelle destination possibles aux pilotes de la compagnie…