La compagnie aérienne Air France pourrait supprimer 600 équivalents temps plein d’ici la fin 2019, une baisse des effectifs qui ne toucherait pas les pilotes. Les négociations avec ces derniers sur la future filiale à coûts, le projet Boost, seraient par ailleurs au point mort. Le document interne de la compagnie nationale française publié le 26 janvier 2017 dans l’Express détaille les possibles conséquences sur l’emploi du plan stratégique Trust Together, les hypothèses retenues dépendant des négociations avec les syndicats. Dans l’ensemble selon ce scénario, Air France passerait en trois ans de 40.100 à 39.500 équivalents temps plein (ETP). Le personnel au sol perdrait 450 ETP à 24.750 environ fin 2019, particulièrement chez les magasiniers et sur la piste (maintenance et informatique recruteraient). Environ 250 ETP d’hôtesses de l’air et stewards seraient supprimés en trois ans, des jeunes devant être recrutés en contrats d’alternance et des CDD créés pour le « pic de besoin sur 2017 ». Pour les pilotes, Air France table sur une croissance de l’activité qui entrainera un « besoin significatif de ressources sur les 3 ans » qui devraient faire grimper leur effectif de 100 ETP pour atteindre 3600 fin 2019 – et ce en tenant compte d’environ 80 départs  la retraite chaque année. Toujours selon ce document interne, la région parisienne et la Corse seraient particulièrement touchées par cette hypothèse de baisse des effectifs. Le directeur général d'Air France Franck Terner a par ailleurs réaffiché jeudi en comité d’entreprise les ambitions stratégiques du groupe de l’alliance SkyTeam à propos du projet Boost – sans annoncer de nouveautés selon un syndicaliste de la CGT : redynamisation du hub à l’aéroport de Paris-CDG, renforcement de la maintenance « en restant n°2 » ou plan défense du fret, « bref rien de neuf et tout le monde est déçu », a résumé Miguel Fortea dans le Figaro. La filiale, dont le vol inaugural est prévu fin octobre et qui devrait disposer de 10 Airbus A350-900 et 18 avions moyen-courriers en 2020, mais les négociations avec leurs futurs pilotes seraient de fait au point mort. Pas opposé au principe de sa création sous condition de maintien des contrats Air France, le SNPL rejetterait encore deux des exigences de la direction selon BFM Business : l’augmentation du temps de vol sans hausse de salaire, et une baisse de la majoration des heures de nuit. Le syndicat majoritaire chez les pilotes estimerait en outre que les économies pourraient être faites dans d’autres catégories de personnel comme les PNC Ces négociations doivent se terminer fin janvier, mais aucune des parties n’a officiellement annoncé leur fin ou leur prolongation. Rappelons qu’Air France-KLM présentera ses résultats financiers annuels le 16 février prochain ; les analystes tablent sur un profit autour d’un milliard d’euros, qui devrait rendre plus compliquées encore les négociations avec toutes les catégories de personnel.