Les experts chargés de l’enquête sur le crash du vol AH 5017 d'Air Algérie entre Ouagadougou et Alger le 24 juillet 2014 (un McDonnell Douglas MD83 affrété à Swiftair), mettent en cause le manque de formation des pilotes.

Ils affirment dans leur rapport définitif remis aux juges parisiens cette semaine et que le Figaro a pu consulté, que les pilotes de Swiftair étaient des saisonniers avec de longues périodes d’inactivité.  Il a ainsi été révélé qu’ils n’avaient plus volé pendant 8 mois avant leur dernier vol funeste du 24 juillet 2014. Swiftair est donc pointée du doigt pour avoir manqué à ses obligations de formation concernant son équipage. « Swiftair n’a pas respecté ses engagements concernant les formations complémentaires à mettre en place suite à de longues périodes d’inactivité. Ce manquement génère un déficit d’entrainement », écrivent ainsi  les experts. Sébastien Busy, avocat de l'association de victimes AH5017 Ensemble s’est d’ailleurs étonné que la copilote ait une activité parallèle à l’aviation puisqu’elle était « aussi puéricultrice dans une crèche d’enfants ».

Rappelons que le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a déjà établi dans son rapport final que le crash est dû à la non-activation du système de givrage par les pilotes, ce qui aurait perturbé le pilotage automatique qui a augmenté l’angle d’incidence jusqu’au décrochage. Les pilotes ne se seraient pas aperçus à temps du phénomène de décrochage et n'auraient pas effectué de manoeuvres appropriées à la situation. Le décrochage n'a jamais pu être récupéré. L’avion est parti en piqué en spirale à gauche tandis que l'équipage fait l'inverse de la bonne procédure en maintenant les commandes à cabrer. Le crash causé la mort de 110 passagers à bord (dont 54 Français, 23 Burkinabè, ainsi que des Libanais, des Algériens) et six membres d'équipage, tous espagnols.