La compagnie aérienne low cost Ryanair affiche une hausse de 6% de son bénéfice net pour l’année 2016-2017 à 1,316 milliard d’euros, un résultat impacté par le vote en faveur du Brexit et les attentats terroristes en Europe. Lors de l’exercice clos le 31 mars 2017, la spécialiste irlandaise du vol pas cher a enregistré un chiffre d’affaires progressant de +2% à 6,648 milliards d’euros, alors que son trafic à gagné 13% à 120 millions de passagers. Son coefficient d’occupation a progressé de 1 point sur la période à 94%, tandis que le prix moyen du billet d’avion (en incluant les bagages) reculait de 13% à 41 euros. Carburant compris, le coût unitaire de la low cost a reculé de 11% à 43 euros (-5% hors carburant). Le CEO Michael O’Leary s’est dit « heureux d’annoncer une augmentation de 6% du bénéfice net (…) malgré des conditions commerciales difficiles, causées par une série d’attaques dans les villes européennes, un changement de capacité du charter depuis l'Afrique du Nord, la Turquie et l'Egypte vers l’Europe continentale, et une forte baisse de la livre suite au vote de juin 2016 en faveur du Brexit. Nous avons réagi à ces défis en améliorant notre expérience client, et en stimulant la croissance avec des tarifs plus bas ». Ryanair a également détaillé sa position relative aux rivales européennes : elle se déclare déjà la première du continent par la taille avec 86 bases, 207 aéroports desservis et 427 avions, première par la ponctualité et par le trafic qui devrait atteindre 130 millions de passagers d’ici mars 2018 (et plus de 200 millions en 2024). Plus intéressant est sa position relative en parts de marché : deuxième derrière easyJet en Grande Bretagne (mais devant British Airways), troisième en Allemagne derrière Lufthansa et Air Berlin (en restructuration), première en Espagne et en Italie (devant respectivement Vueling et Iberia, et  Alitalia en restructuration et easyJet) comme en Pologne (devant LOT en restructuration et Wizz Air), en Irlande (devant Aer Lingus et BA) ou en Belgique (devant Brussels Airlines et Jetair). Elle se place aussi deuxième en Grèce et au Portugal, derrière Aegean Airlines et TAP Portugal en restructuration (et devant easyJet dans les deux cas). Sa position en France n’est pas citée dans la présentation. Pour l’année 2017-2018 qui a débuté en avril, Ryanair s’attend « prudemment » à un bénéfice net en hausse de 8%, entre 1,4 et 1,45 milliards d’euros, facilité par une baisse de la facture carburant estimée à 70 millions d’euros. Les réservations pour les six mois au 30 septembre sont « en avance sur l'année dernière », mais la chute de la monnaie britannique après le vote de Brexit devrait entraîner une baisse de 5% à 7% du prix moyen des billets (plus d’un quart de ses revenus sont en livres). La croissance devrait être plus agressive notamment via l’élargissement de la flotte ces deux prochaines années, via des extensions de contrat de location pour 10 avions en service et des décisions sur des créneaux de livraisons pour deux ou trois Boeing supplémentaires (en plus de ceux dont les livraisons sont déjà planifiées). Elle a pris possession de 54 nouveaux 737-800 lors de l’année fiscale écoulée. Ryanair prévient toutefois que ces prévisions dépendront de la décision de Londres de rester ou pas dans l’accord de ciel ouvert européen : « en l’absence de toute certitude ou indication de la direction qui sera prise, nous continuerons à pousser notre croissance hors du Royaume Uni en 2017 et 2018, afin de profiter d’opportunités de croissance dans le reste de l’Europe », a déclaré la low cost.