La Commission européenne a donné son accord au dispositif d’aide financière que la France envisage d’accorder au projet CDG Express de liaison ferroviaire dédiée entre Paris et l’aéroport Charles de Gaulle. Le gouvernement français s’est félicité le 26 juin 2017 du feu vert de Bruxelles aux mesures adoptées pour soutenir la construction d'une ligne ferroviaire express entre la Garde de l’Est et Roissy, confirmant au passage son « soutien à la réalisation de cette infrastructure contribuant à l'attractivité touristique et économique de la région capitale ». CDG Express, présenté comme un atout en vue de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024, proposera un train direct toutes les quinze minutes entre la capitale et CDG, avec un trajet de 20 minutes et « un mode de transport durable » qui améliorera « de façon significative et pérenne » l’accessibilité du plus grand aéroport français. De son côté, la Commission européenne souligne que le projet permettra de mieux coordonner différents modes de transport, « conformément aux objectifs de la politique des transports de l'UE ». Dans le détail, elle rappelle que la France a notifié à la Commission son intention « d'accorder une aide d'État à une entreprise commune constituée entre SNCF Réseau et Aéroports de Paris », qui sera chargée de la construction et de l'exploitation d'une ligne ferroviaire express reliant directement la Gare de l'Est, à Paris, et l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Le coût total du projet est estimé à 1,32 milliard d'euros, et la nouvelle ligne ferroviaire longue de 32 km devrait entrer en service en 2023. L'aide « prendra la forme d'une subvention exonérée d'impôt qui sera financée par un prélèvement imposé à partir de 2024 à tous les passagers empruntant l'aéroport Charles-de-Gaulle » (à l'exception des passagers en transit). De plus, un mécanisme de type garantie publique (connu sous le nom de «cession Dailly acceptée») « garantira le remboursement des prêts du concessionnaire ».  La Commission a apprécié les mesures au regard de l'article 93 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), qui autorise les aides d'État qui facilitent la coordination des transports. Elle a examiné les mesures d'aide et a constaté : *qu'elles contribuent au développement d'un système de transport mieux coordonné et plus durable; *qu'elles sont proportionnées et nécessaires à la mise en œuvre du projet et que l'aide découlant du prélèvement imposé aux passagers aériens n'excédera pas le déficit de financement du projet. L'existence de mécanismes de récupération et de clauses de révision garantira que le concessionnaire ne percevra pas de compensation excessive pendant toute la durée de la concession; *que l'opérateur de services de transport de voyageurs qui exploitera l'infrastructure sera sélectionné au moyen d'un appel d'offres ouvert, transparent et non discriminatoire. La Commission a donc conclu que l'aide publique en faveur de la construction de la ligne express est conforme aux règles de l'UE en matière d'aides d'État. Elle est en parfait accord avec les priorités de la Commission Juncker consistant à soutenir les projets d'investissement des États membres qui stimulent la croissance, les investissements et la création d'emplois. Rappelons que l’utilité publique du projet CDG Express a été reconnue par arrêté fin mars, et qu’en décembre dernier le ministre des Transports Alain Vidalies expliquait que ce projet sera réalisé sans subvention publique, son montage financier reposant « principalement sur les recettes de billetterie à venir ». Quant à la taxe sur les billets d’avion, nécessaire pour compléter le financement du projet, elle ne devrait s’appliquer qu’en 2024, une fois la liaison mise en service. Le lancement des travaux de CDG Express est prévu en 2018.