Comme chaque fin d’année, le site d’aide aux passagers Flightright publie son bilan des annulations et retards du transport aérien en Europe. Le bilan 2025 montre une baisse des annulations de vols en Europe, mais la ponctualité reste très dégradée, en particulier en France. Certaines compagnies historiques et plusieurs low cost se distinguent ainsi par des taux de retards et d’annulations encore très élevés, malgré un contexte opérationnel un peu moins chaotique qu’en 2024.
Moins d’annulations, mais des retards massifs
Selon l’analyse de Flightright, 0,56 % des vols au départ d’Europe ont été annulés en 2025, contre 0,83 % en 2024, soit une nette amélioration pour les passagers. « La tendance est encourageante sur le front des annulations, mais la ponctualité reste un point noir majeur pour les voyageurs », souligne Flightright, qui rappelle qu’en France, 32 % des vols partent encore en retard, un niveau quasi inchangé sur un an.
L’année 2024 avait été marquée par une explosion des retards et une forte instabilité opérationnelle, entre grèves, perturbations météo et pannes informatiques. En 2025, le ciel européen apparaît un peu plus stable, mais la congestion des aéroports et les limites structurelles du contrôle aérien continuent d’alimenter des retards massifs sur de nombreuses liaisons.
Annulations : KLM, Air France et British Airways en tête
En 2025, KLM arrive en tête du classement des annulations, avec 2,30 % de vols annulés, soit la proportion la plus élevée parmi les grandes compagnies européennes étudiées. Ce volume d’annulations place la compagnie néerlandaise « dans une position délicate, notamment pour les voyageurs en correspondance via Amsterdam‑Schiphol », un hub très sensible aux effets domino.
Air France occupe la deuxième place du podium, avec 1,40 % de vols annulés, un taux en hausse par rapport à 2024 où la compagnie se situait autour de 1,16–1,48 % selon les analyses Flightright et la presse spécialisée. British Airways complète ce trio de tête avec 1,19 % d’annulations, confirmant que les compagnies historiques ne sont pas épargnées par les aléas logistiques, technologiques et météorologiques qui ont marqué 2025.
Pour comparaison, l’étude 2024 plaçait Lufthansa en « championne » des annulations avec 2,81 % de vols supprimés, devant British Airways et KLM, tandis qu’Air France apparaissait déjà dans le groupe des compagnies les plus concernées. Le basculement de 2025, avec KLM et Air France en haut du classement, montre que la hiérarchie des compagnies aériennes les plus touchées reste mouvante, mais que les grands transporteurs demeurent fortement exposés aux perturbations.
Retards : TAP, easyJet et Ryanair décrochent la palme
Sur le terrain des retards, les low cost occupent largement le haut du classement 2025, mais TAP Air Portugal se hisse au premier rang avec un niveau record de 47,01 % de vols retardés. Cette proportion, qui signifie que près d’un vol sur deux part en retard, marque une forte aggravation par rapport à 2024, où TAP affichait déjà un taux de retard de 32,10 % et était désignée comme la compagnie aérienne la moins ponctuelle d’Europe.
EasyJet (43,03 % de vols retardés) et Ryanair (41,11 %) complètent le podium des moins ponctuelles, confirmant l’impact de la forte intensité opérationnelle — rotations très courtes, flotte très sollicitée, aéroports saturés — sur la régularité des vols «point-à-point». « Avec presque un vol sur deux en retard, les passagers doivent s’attendre à une probabilité non négligeable de perturbation, en particulier sur les grands hubs low cost », résume Flightright.
Ces résultats prolongent la dynamique déjà observée en 2024, où TAP, puis Jet2 et easyJet, figuraient parmi les compagnies aériennes les moins ponctuelles, tandis qu’Air France se situait à un niveau intermédiaire avec environ 23,5 % de vols retardés. L’aggravation constatée en 2025 pour certaines compagnies aériennes montre que la problématique de la ponctualité tend à devenir structurelle plus que conjoncturelle.
Air France : plus d’annulations, mais bonne élève sur l’indemnisation
Air France se distingue en 2025 par un double visage : davantage d’annulations, mais une amélioration de sa gestion des dossiers passagers. Dans son bilan, Flightright rappelle en effet que la compagnie française « fait figure d’exemplarité en termes de rapidité d’indemnisation », selon un index publié en juillet 2025, malgré sa présence parmi les compagnies les plus touchées par les annulations.
En 2024, Air France était déjà dans le haut du tableau pour les retards, mais se situait plutôt au milieu du classement des annulations, loin derrière Lufthansa, SWISS ou Eurowings. Le glissement observé en 2025 vers davantage d’annulations, combiné à une meilleure réactivité sur les indemnisations, illustre la volonté de la compagnie tricolore de gérer plus efficacement les situations perturbées, quitte à renoncer à certains vols.
Une Europe toujours fragilisée par les perturbations
Pour Flightright, le bilan 2025 reste contrasté : « La diminution des annulations est un signal positif, mais la persistance d’un niveau très élevé de retards confirme que les passagers européens restent largement exposés aux perturbations ». Entre tensions sur la gestion du trafic aérien, épisodes météo extrêmes, mouvements sociaux et incidents techniques, le secteur peine à retrouver un niveau de ponctualité satisfaisant pour les voyageurs.
@AJ/DR
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