A l'occasion du prochain PAPGJC (Passenger Agency Program Global Joint Council) qui réunit compagnies aériennes et agences de voyage à Rome du 4 au 6 juillet, l'IATA (International Air Transport Association ou en français Association internationale du transport aérien) y présenterait un nouveau tour de vis financier aux vendeurs de billets d'avion, selon des sources proches du dossier. La grande majorité des agences de voyage dans le monde vendent les billets d'avion aux passagers via les systèmes de réservation informatiques GDS (Global Distribution System). Une fois le billet payé par le client, le voyagiste doit régler à son tour sous 15 jours le billet vendu à la compagnie aérienne via le système de transaction financière BSP (Billing and Settlement Plan), qui est mis en place par l'IATA. Pour mémoire, le crédit fournisseur offert par le BSP aux agences de voyages françaises est déjà passé de 30 jours à 15 jours depuis avril 2017. Au prochain PAPGJC  à Rome, l'IATA tenterait de réduire encore ce crédit fournisseur du BSP à… 7 jours, selon des sources bien informées.  En Chine, les agences de voyage doivent payer les compagnies aériennes sous 48h, alors pourquoi ne pas imposer un court délai au reste du monde ? Par ailleurs, le droit d’émettre des billets d’avions sera bientôt plafonné pour chaque agence de voyages. Quand ce plafond sera atteint, l’agence de voyages devra payer par avance les billets vendus via uniquement la carte bancaire Easypay que l'IATA a conçue à cet usage exclusif. Pour l'IATA, l'objectif est de réduire les risques financiers liés à l'émission des billets par les agences de voyage (faillite ou défaut de paiement dont les taux sont très bas en % du chiffre d'affaires). Mais les conséquences pour les voyagistes sont considérables, en alourdissant leur fonctionnement et/ou en créant des tensions sur leur trésorerie.  En outre, ce moyen de paiement Easypay pourrait bien contrarier les intérêts des opérateurs spécialisés dans les cartes bancaires virtuelles et les voyagistes partenaires qui s'en servent pour payer les compagnies aériennes. Les acteurs actuels de ce marché de la carte bancaire dématérialisée sont eNett, Airplus ou Ixaris qui sont souvent des filiales des GDS (Sabre, Galileo, WorldSpan, Amadeus, etc.),  et dont les services sont très appréciés par les TMC (Travel Management Companies) et les OTA (Online Travel Agencies) dans le voyage d’affaires et le loisir.  "On pourra de nouveau s’étonner que l'IATA, le cartel des compagnies aériennes, puisse systématiquement modifier les règles de la concurrence par un jeu de résolution qui ont force de loi", dénonce un acteur de l'aérien à la veille du PAPGJC, "dans l’intérêt du consommateur et de la concurrence, la Commission Européenne qui se targue de lutter contre les abus de positions dominantes, serait bien inspirée de se pencher sur le secteur du transport aérien, où IATA fait la pluie et beau temps".