La compagnie aérienne American Airlines a mis fin à ses accords de partage de codes avec Qatar Airways et Etihad Airways, les accusant une fois de plus de profiter de subventions illégales. Les passagers bénéficiant de ses accords peuvent toutefois voyager l’esprit tranquille jusqu’à fin mars 2018. L’annonce de la compagnie américaine le 12 juillet 2017 précise que les compagnies nationales respectivement du Qatar et des Emirats Arabes Unis ont été prévenues fin juin de la rupture des accords de partage de codes, qui sera effective à partir du 28 mars 2018. Sa décision a été basée sur la dispute en cours sur les subventions qu’auraient reçues Qatar Airways et Etihad Airways, et qui leur auraient permis « une expansion agressive aux Etats-Unis ». Cette décision n’aura « aucun impact sur les finances » d’American Airlines, assure la compagnie. Les autres relations commerciales entre les trois « restent intactes » selon un porte-parole : les accords interlignes ou sur le fret, les arrangements des programmes de fidélité ou l’accès aux salons d’aéroport. Rappelons qu’elle est membre de l’alliance Oneworld comme Qatar Airways, cette dernière tout comme Etihad Airways desservant sa base historique à l’aéroport de Dallas-Fort Worth. La rupture intervient trois semaines après l’annonce de Qatar Airways qu’elle voulait entrer jusqu’à hauteur de 10% dans le capital d’American Airlines. Un investissement qui avait laissé le CEO Doug Parker « abasourdi » : il avait alors réitéré son opposition « très publique » aux ME3 (les trois grandes compagnies du Golfe, avec Emirates Airlines) et aux « subventions illégales » qu’elles reçoivent de leurs états respectifs. Il avait alors déclenché une guerre des mots culminant la semaine dernière avec la déclaration d’Akbar Al Baker, selon qui les transporteurs américains « utilisent des grand-mères » comme hôtesses de l’air. American Airlines tout comme Delta Air Lines et United Airlines ont redoublé d’efforts depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir pour ouvrir une renégociation des traités aériens avec le Qatar et les Emirats Arabes Unis (l’administration Obama avait refusé). Mais d’autres transporteurs américains comme JetBlue ou FedEx y sont fermement opposés. Les compagnies du Golfe ont toujours rejeté les accusations de subventions illégales, pointant du doigt celles reçus justement par leurs rivales américaines.