La compagnie aérienne low cost Ryanair demande aux aéroports britanniques de mieux contrôler les ventes d’alcool, y compris une interdiction de vente avant 10 heures du matin, face à une multiplication d’incidents en particulier sur les vols vers l’Espagne. En avril 2015 déjà, la spécialiste irlandaise du vol pas cher avait interdit la vente et la consommation d’alcool sur les vols entre l’Ecosse et Ibiza, écœurée par le comportement de certains passagers avinés. La mesure n’a visiblement pas eu les effets escomptés, et Ryanair a élargi ses plaintes à l’ensemble des aéroports de Grande Bretagne. Dans un communiqué du 14 aout 2017, la compagnie explique que l’aviation civile britannique CAA a enregistré une hausse de 600% des incidents créés par les passagers entre 2012 et 2016, « la plupart » liés à une consommation excessive d’alcool ; elle demande donc aux aéroports d’assumer leur part de responsabilité en appliquant les mesures suivantes : -une interdiction des ventes d’alcool avant 10h00 du matin. -l’introduction de l’usage obligatoire de la carte d’embarquement pour la consommation d’alcool dans les bars et restaurants, comme c’est déjà le cas pour les autres achats dans l’enceinte des aéroports. -un contrôle de la consommation d’alcool dans ces mêmes bars et restaurants en cas de vol retardé, avec un maximum de deux verres. Ryanair rappelle qu’elle a déjà pris des mesures strictes pour lutter contre l’alcoolisme en vol, ajoutant Manchester et Alicante à Glasgow-Prestwick et Ibiza dans la liste des liaisons où la vente et la consommation d’alcool est interdite à bord (les achats en duty free doivent être placés en soute ou abandonnés). Le directeur du marketing Kenny Jacobs va plus loin : il est selon lui « complètement injuste que les aéroports puissent profiter de la vente illimitée d’alcool aux passagers et laisser aux seules compagnies aériennes la responsabilité de gérer les conséquences sur la sécurité des vols ». Il appelle donc les aéroports à des « changements significatifs », pour limiter les problèmes dus à l’alcool en particulier lors des vols tôt le matin et des départs retardés. Tout en insistant sur le fait que ses propres ventes d’alcool à bord sont « très limitées » puisqu’elle n’opère que des « vols court-courriers ». Les aéroports britanniques avaient bien mis en place un code de conduite en 2016, annoncé justement après les chiffres alarmants de la CAA ; mais ce contrat purement moral n’a visiblement pas eu d'effets. Un sondage effectué par le syndicat Unite auprès de 4000 PNC vient en outre de révéler que 84% des hôtesses de l’air et stewards britanniques avaient été témoins de débordements dus à l’alcoolémie des passagers, un quart jugeant que cela avait entrainé des atteintes à la sécurité des vols. Selon la BBC, le nombre d’arrestations pour ébriété dans les aéroports britanniques ou en vol est en hausse de 50% par rapport à l’année dernière (397 dans les douze mois à février 2017, contre 255 dans la période précédente – et cela ne couvre que les grands aéroports).