Le Bureau enquête et analyse (BEA) Sénégal a rendu son expertise sur la disparition de l’avion de Sénégal Air, après un accrochage en vol avec un 737-800 de la compagnie équato-guinéenne Ceiba Intercontinental qui assurait la liaison Dakar-Cotonou (Bénin) le 5 septembre 2015 (7 morts).  Le pilote de l’avion de Senegal Air qui effectuait un vol d’évacuation sanitaire entre Ouagadougou au Burkina Faso et Dakar n’avait pas respecté son plan de vol FL340.

Le directeur du BEA Sénégal Amadou Lamine Traoré a pointé très clairement le non respect du plan de vol par l’avion British Aerospace BAe-125-700A de Sénégal Air. L’avion d’évacuation médicale et le monocouloir de Ceiba empruntaient la même route entre Bamako et Dakar avec un écart de niveau de 1000 pieds entre eux selon leur plan de vol respectif.  « Le 6V-AIM n’a pas respecté son  de vol lors du croisement avec le Boeing 737-800 », a souligné Amadou Lamine Traoré. « L’abordage est dû au non respect par le 6V-AIM de son niveau de vol (FL 340) ». L’appareil s’est retrouvé au FL 350 qui était celui assigné au 737 de Ceiba international.

A la suite de « l’abordage » entre les deux avions, le BAe-125-700A  de Sénégal Air poursuit son vol à FL 350 et s’abime en mer à 90 km des côtes sénégalaises avec ses sept occupants : trois membres d'équipage (un Algérien et deux congolais), une patiente française que l'avion était parti prendre à Ouagadougou pour l'acheminer à Dakar et trois Sénégalais, un médecin et deux infirmiers. Il ne sera pas retrouvé, ce qui a entravé les recherches en l’absence de boîtes noires.  « Toutes les recherches autour de la dernière position connue de l’avion sont restées infructueuses », assure le BEA. Le Boeing 737-800 a quant à lui eu la partie supérieure de son volet d’extrémité d’aile droit arrachée, ce qui n’a pas empêché les pilotes de se dérouter vers Malabo (Guinée Equatoriale) où ils ont pu atterrir.

Selon les sources concordantes que relate le Dakarpost, il est dit que «l’avion de la compagnie Senegal Air (un seul avion dans sa flotte n.d.l.r.) était surexploité ». «L’appareil n’était pas régulièrement entretenu. Cela en dépit de plusieurs recommandation fournies au terme d’inspections techniques », est-il spécifié. Des sources proches du dossier, notent enfin que «le pilote de l’appareil ne remplissait pas les conditions préalables pour piloter sous l’immatriculation sénégalaise, à cause du non-respect de la procédure de validation de sa licence ». Il apparaît enfin que ce n’est pas la première fois qu’Air Senegal ne respecte pas son niveau de vol. Mais un altimètre défectueux aurait pu être à l’origine de ces erreurs. « Il faisait sortir l’avion de son niveau normal de vol. Cette défaillance technique altimétrique latente serait, en définitive, l’explication principale de l’abordage entre l’avion de sénégalais et le Boeing de Ceiba, survenu principalement au point 340 ».

L’enquête avec tous les éléments techniques établis par le BEA Sénégal devrait être publiée dans les prochains jours.