La compagnie aérienne Qantas va modifier sa route quotidienne en Airbus A380 reliant Sydney à Londres, l’escale de Singapour supprimée en 2013 au profit de Dubaï étant réinstaurée au printemps prochain. L’accord stratégique avec Emirates Airlines devrait toutefois être prolongé pour cinq années supplémentaires. A partir du 28 mars 2018, la compagnie australienne proposera un nouveau parcours pour sa route entre la base à Sydney-Kingsford Smith et l’aéroport de Londres-Heathrow : l’escale ne se fera plus à Dubaï mais à Singapour-Changi. L’habituel Airbus A380 pouvant accueillir 14 passagers en Première, 64 en casse Affaires, 35 en Premium et 371 en Economie (484 sièges au total) décollera alors tous les jours à 15h55 pour arriver à 22h15 à Singapour, en repartir à 23h55 et se poser le lendemain à 6h50. Le vol retour quittera la Grande-Bretagne à 21h15 pour se poser le lendemain à 17h25 à Singapour, en repartira à 19h30 et atterrira à Sydney le surlendemain à 5h10. Qantas fait face à une multitude de concurrentes d’Asie et du Moyen-Orient sur cette Route des Kangourous. La partie Sydney – Singapour et retour de la « nouvelle » route remplacera au passage selon Airlineroute la rotation actuelle QF005/QF006, opérée en A330 (Qantas propose deux vols par jour sur cet axe). Changi bénéficiera par ailleurs à la même période de quatre vols supplémentaires au départ de Melbourne-Tullamarine pour un total de 2 vols quotidiens, un A380 remplaçant un A330 sur le premier.  La compagnie avait déjà annoncé le remplacement du Melbourne – Dubaï – Londres par un Melbourne – Perth – Londres, qui deviendra en mars prochain la route la plus longue de son réseau (14.498 km en 17 heures). La compagnie de l’alliance Oneworld explique dans son communiqué que cette décision intervient alors qu’elle attend les autorisations nécessaires pour prolonger de cinq ans son accord stratégique avec Emirates Airlines : annoncé en 2012 et approuvé en 2013, il avait entre autres entrainé le déplacement de l’escale de Singapour vers Dubaï, la compagnie des Emirats Arabes Unis remplaçant au passage British Airways. Depuis, elles ont transporté « ensemble » plus de huit millions de passagers. Une extension pour cinq ans de plus devrait rapporter plus de 80 millions de dollars à partir de 2019, estime Qantas dont le CEO Alan Joyce parle d’un « grand succès dont il faut exploiter la force, tout en offrant plus d’options de voyage sur Qantas, particulièrement en Asie ». Il précise que les résultats de la restructuration ont participé à l’évolution du partenariat avec Emirates Airlines, au point que Qantas « n’a plus besoin de faire voler ses propres avions vers Dubaï ». En conséquence, certains A380 « peuvent être redéployés vers Singapour et répondre à la forte demande émanant d’Asie », ajoute le dirigeant. Le partenariat actuel porte sur quelque 20000 routes, ouvre à Emirates Airlines un accès à 60 destinations en Australie qu’elle ne dessert pas en direct (elle propose 77 vols par semaine vers Sydney, Melbourne, Brisbane, Adélaïde et Perth) et à Qantas un accès à plus de 40 aéroports en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du nord qu’elle ne dessert pas. Rappelons que toutes ces manœuvres seront en partie obsolètes si Airbus et Boeing proposent d'ici 2022 un avion capable de relier Sydney à Londres d'une seule traite en environ 20 heures et à pleine charge, un défi lancé par Qantas lundi dernier.