L’île de Saint-Hélène, où Napoléon avait fini ses jours en exil, a accueilli samedi le premier vol régulier de son histoire, la compagnie aérienne Airlink y inaugurant sa nouvelle liaison au départ de Johannesburg, via la Namibie. L’aéroport « le plus inutile du monde », surnommé ainsi par la presse britannique en raison de l’absence de vols malgré son coût (285 millions de livres), ne mérite plus son nom : l'île de 4200 habitants perdue dans l’Atlantique a accueilli le 14 octobre 2017 un Embraer 190 de la compagnie sud-africaine, transportant une soixantaine de passagers ainsi que des officiels et des journalistes. Le trajet en provenance de l’aéroport de Johannesburg-OR Tambo, avec escale technique à Windhoek pour une durée totale de 6h15, sera désormais proposé tous les samedis par Airlink – dont le seul concurrent reste un bateau toutes les trois semaines, le RMS Saint Helena mettant cinq jours pour effectuer le trajet depuis l’Afrique du Sud. Un vol charter mensuel entre Sainte-Hélène et l’île d’Ascension doit être mis en place le mois prochain, et à plus long terme un depuis Londres via la Gambie est aussi envisagé. Avec une piste de 1950 mètres, l’aéroport George Wideawake a été conçu pour accueillir des monocouloirs Airbus ou Boeing, mais ceux-ci ne peuvent l’utiliser qu’avec des capacités réduites ; l’Embraer nécessite une piste plus courte, lui permettant d’échapper en particulier aux vents cisaillants très courants dans l’île. Comair y avait posé un 737-800 vide en avril 2016, et Airlink y avait envoyé un Avro RJ85 avec passagers pour le premier vol charter en mai dernier. Rappelons que la nouvelle liaison vers Sainte-Hélène bénéficie d’une subvention du gouvernement du Royaume Uni, jusqu’à concurrence de 1,9 millions de livres pour la première année d’exploitation – soit près de 500 livres par siège. « Dans notre petite île isolée, l'apparition des services aériens est cruciale pour permettre le développement d'une économie durable à long terme. Les opportunités pour le tourisme et l'investissement, alors que l'île s'ouvre comme la plus récente destination aérienne du monde, ne peuvent être surestimées », expliquait cet été dans The Independent Niall O'Keeffe, directeur général pour le développement économique de Sainte-Hélène. [embed]https://twitter.com/sthelenatourism/status/919204016550182912[/embed]