Des pilotes de la compagnie aérienne low cost Ryanair exigent un salaire de base de 150.000 livres pour tous les commandants de bord. Soit plus du double de ce qui leur avait été proposé via une offre déjà rejetée par la majorité dans la base de Londres-Stansted. Dans la plus grande base de la spécialiste irlandaise du vol pas cher, environ 60% de pilotes avaient rejeté vendredi les propositions d’augmentation de salaires, qui portaient le salaire de base à 74.000 livres contre 64.000 aujourd’hui ; l’offre incluait en outre un bonus de 10.000 livres. La low cost, qui combat toujours toute possibilité de présence syndicale officielle dans l’entreprise, a expliqué dans The Telegraph qu’elle « continuera à discuter avec l’ERC de Stansted (Employee Representative Council) pour comprendre comment elle peut répondre à leurs dernières préoccupations, surtout qu’elle doit recruter le mois prochain dans cette base de nouveaux pilotes aux niveaux de salaires proposés ». Dans un courrier cité par Bloomberg, l’EERC (European ERC, fondé après la crise de la pénurie de pilotes du mois dernier) a précisé dimanche 23 octobre 2017 ses propres exigences : tous les commandants de bord de Ryanair, quelle que soit leur base, devraient avoir un salaire de base de 150.000 livres. Le groupe informel affirme que « si aucun pilote ne veut recourir à la grève, c’est parfois le seul moyen d’amener un employeur intransigeant à un accord satisfaisant (…). Nous avons le devoir de considérer cette possibilité, pour s’assurer que nous avons une voix qui compte à la table des négociations ». A la revendication salariale, qui serait rétroactive au 1er septembre, s’ajoutent des exigences telles qu’un contrat permanent pour tous et une participation en fonction de l’ancienneté, la prise en charge par Ryanair des frais de formation et de santé comme de l’hébergement en cas d’affectation temporaire sur une autre base, ou de la nourriture et des boissons gratuites en vol pour l’équipage. D’après Ryanair, la dernière offre salariale serait « supérieure de 20% à celle des pilotes de Norwegian ou de Jet2 », et a déjà été acceptée dans « plus de dix bases ». Après avoir été obligée d’annuler 20.000 de ses 800.000 vols entre septembre et mars suite à une pénurie de pilotes, la low cost a aussi offert la semaine dernière à ses pilotes un « bonus de productivité » de 500 à 1000 euros s’ils acceptaient de travailler trois jours en novembre et trois autres en décembre.