Le groupe Air France-KLM et Delta Air Lines étudient plusieurs scénarios afin que la compagnie aérienne Alitalia reste dans le giron de l’alliance SkyTeam, sans passer par une acquisition. On en saura peut-être plus jeudi.

Les commissaires gérant la compagnie nationale italienne devraient selon La Stampa rencontrer le 22 février 2018 des représentants du groupe franco-néerlandais, de la compagnie américaine mais aussi de la low cost easyJet et du fonds d’investissement Cerberus, ces deux derniers étant déjà officiellement candidats à la reprise de parties d’Alitalia. Pour présenter un front commun contre l’offre de Lufthansa ? Pas vraiment, affirmait vendredi le PDG d’Air France-KLM Jean-Marc Janaillac lors de la présentation des résultats financiers du groupe : avec Delta, « nous étudions différentes possibilités pour qu’Alitalia reste dans la famille SkyTeam sans qu’Air France-KLM ne soit l’acquéreur d’Alitalia », a-t-il déclaré, ajoutant qu’ils regardent « actuellement toutes les solutions ». Afin de toujours profiter de la présence de la présence de la compagnie italienne dans leur alliance, mais sans risquer de connaître à nouveau les déboires qu’avait autrefois entrainés la présence du groupe dans son capital.

La présence de Delta Air Lines dans les discussions est justifiée par l’appartenance d’Alitalia à leur coentreprise transatlantique : il serait « plutôt négatif » selon le PDG de la voir rejoindre une alliance concurrente sur ce marché essentiel, celle formée par Lufthansa, United Airlines et Air Canada en l’occurrence chez le leader mondial Star Alliance. Alitalia avait évoqué dès 2015 son envie de sortir de la joint venture ; mais c’était avant que son actionnaire Etihad Airways refuse de la renflouer, faute d’accord des syndicats sur la restructuration nécessaire. En juillet 2017, Air France-KLM avait d’autre part annoncé la création d’une coentreprise globale avec Delta Air Lines et Virgin Atlantic, promettant un siège d’associé à Alitalia si elle survit.

M. Janaillac n’a pas cité Lufthansa vendredi, mais l’ogre allemand est dans tous les esprits d’autant qu’il a déjà acquis une bonne partie d’Air Berlin. Le mois dernier, le Financial Times affirmait qu’Air France avait eu accès aux données financières d’Alitalia (une information alors démentie), et évoquait déjà la présence d’easyJet dans les discussions. L’intérêt pour la low cost serait d’une part de renforcer sa position en Italie, loin derrière Ryanair (ce qu’elle pourrait faire seule), mais aussi éventuellement de se rapprocher d’un système « d’approvisionnement » des vols long-courrier en particulier à l’aéroport de Rome-Fiumicino.

En attendant les résultats de la possible rencontre de jeudi, on retiendra que le trafic aérien en Italie a progressé de 7,6% en janvier, après les 7% enregistrés l’année dernière pour atteindre 143 millions de passagers. Et qu’Alitalia a été distinguée par Flightstats comme la compagnie aérienne la plus ponctuelle au monde.