Le déploiement de la reconnaissance faciale sur les nouveaux sas de sécurité Parafe a été reportée à la mi-juillet, en raison de problèmes techniques et d’homologation. Le Groupe ADP vient de lancer une expérimentation de deux navettes autonomes 100% électriques à l’aéroport de Paris-CDG, une première en France.

Dévoilés en novembre 2016, les nouveaux sas de sécurité de Gemalto doivent apporter un début de réponse aux files d’attente constatées aux passages de sécurité dans les aéroports parisiens, en particulier l’été dernier à Orly. Mais il faudra attendre le 18 juillet 2018 pour voir fonctionner la reconnaissance faciale, le système ayant souffert de bugs – et son homologation prévue ce mois-ci ayant été reportée. Les premiers des 87 sas de contrôle automatisés (e-gates) Coesys Automated Border Control prévus à Paris-CDG et Orly commenceront fin mai à être « réaménagés pour basculer de la reconnaissance digitale à la reconnaissance faciale », le temps de passage passant de 30 à 10 secondes, a précisé dans La Tribune Edward Arkwright, directeur général exécutif du Groupe ADP en charge du développement, de l’ingénierie et de la transformation. Dans un premier temps, la reconnaissance faciale pourrait être opérée en « mode dégradé », avec des agents ADP sur place en cas de problème. Le groupe « a financé les Parafe, et est prêt à payer des modes qui ne sont pas encore nominaux pour qu’un service de qualité soit rendu aux passagers », a ajouté le dirigeant.

Les deux aéroports parisiens devraient proposer une cinquantaine de sas Parafe cet été, le renforcement des effectifs de police mis en place l’an dernier devant être maintenu cet été (300 supplémentaires). Le degré de « sensibilisation par ADP est identique à celui de l’an dernier, et celui de la préparation du système est largement supérieur » selon Edward Arkwright, alors qu’encore plus de passagers sont attendus cet été à Roissy et à Orly.

Paris Aéroport : reconnaissance faciale retardée, navette autonome testée 1 Air Journal

Les deux navettes autonomes présentées par le Groupe ADP le 4 avril 2018 relient la gare RER du Terminal 1 à la Maison de l’Environnement et au siège social du groupe. Equipées de quais accessibles aux personnes à mobilité réduite, elles peuvent transporter jusqu’à 11 personnes assises et 4 debout sur un circuit de 700 m, à une vitesse maximale de 25 km/h. Le service est ouvert et gratuit entre 7h30 et 20h, un service de navette à la demande étant également disponible « via un QR code, accessible sur smartphone ». Pour mener à bien cette expérimentation jusqu’en juillet 2018, Keolis en tant qu’opérateur est associé au concepteur français de navettes autonomes NAVYA. 

Cette première expérimentation constitue « une étape clé dans la stratégie du Groupe ADP de devenir un acteur majeur de l’écosystème du véhicule autonome », selon son communiqué. Le circuit parcouru par les navettes est inédit et concentre un maximum de complexité : il s’agit d’opérer « la traversée d’une route ouverte à forte circulation, ainsi que l’insertion et le croisement des deux navettes dans un environnement extrêmement dense où circulent également de nombreux piétons ». Un système d’infrastructure routière intelligente reposant sur des feux tricolores communiquant de façon dynamique avec les navettes a été mis en place, en première mondiale, afin d’optimiser la traversée de la route en toute sécurité. Le retour d’expérience des utilisateurs (salariés et passagers) sera un élément déterminant de cette expérimentation, ajoute le groupe.

Ces nouveaux services de transports autonomes sont un « enjeu stratégique » de développement et de compétitivité des plateformes aéroportuaires pour améliorer la qualité de service, la régularité des différents modes de transport, et pour fluidifier le réseau routier des grands hubs. Cette première étape va permettre au Groupe ADP de se projeter dans une phase de déploiement de cette technologie « sur d’autres sites et cas d’usages, autour d’un territoire aux multiples composantes comme celui de la ville aéroportuaire ». Une extension du trajet sur route ouverte au sein de la zone Roissypôle pourrait par exemple être envisagée. Edward Arkwright, Directeur général exécutif du Groupe ADP, souligne que les services de transport autonome « joueront un rôle majeur pour répondre à notre ambition de créer une nouvelle génération d’aéroports connectés ». Avec cette première expérimentation, le Groupe ADP « ouvre la voie au développement de cette technologie sur notre réseau d’aéroports aussi bien en France qu’à l’international. Dans ces environnements contraints, la technologie autonome est un levier d’optimisation des infrastructures au service d’une nouvelle offre de mobilité », ajoute le dirigeant. Les besoins en la matière sont très larges – entre les différents terminaux, entre les parkings et les zones de départ, ou encore côté pistes, « pouvant nous conduire demain au développement de flottes de véhicules autonomes. Dans le cadre de notre programme Innovation Hub, l’avenir de la mobilité se construit au sein de la ville aéroportuaire », conclut-il.

Après une première expérimentation à l’Esplanade de La Défense lancée avec Ile-de-France Mobilités en juillet 2017, il s’agit du deuxième projet de navettes autonomes pour Keolis dans la région francilienne. Keolis et le Groupe ADP « collaborent étroitement depuis plusieurs années afin de développer des services de mobilité adaptés aux spécificités des zones aéroportuaires en Ile-de-France », par exemple la gestion de la gare routière Roissypôle, les navettes de  bus sur la plateforme de Paris-Orly et le partenariat avec Le Bus Direct (dessertes en cars premium entre Paris et ses deux aéroports). Youenn Dupuis, Directeur Général Adjoint en charge de l’Île-de-France, souligne que le Groupe Keolis, qui « accélère sa transformation vers les nouvelles mobilités », renforce ainsi son statut de « pionnier de la mobilité autonome avec plus de 90 000 passagers transportés en navettes autonomes depuis septembre 2016 ». Avec cette expérimentation, dont l’objectif est bien « d’assurer dès aujourd’hui un service en pensant aux déploiements de demain », NAVYA « démontre une fois encore que ses flottes de navettes autonomes sont faites aussi bien pour améliorer la gestion opérationnelle de l’aéroport que l’expérience des passagers », a déclaré son président Christophe Sapet.