Le séminaire du groupe aérien Air France-KLM s’est terminé sans nouvelle du futur PDG, dont la nomination doit toujours intervenir « dans les meilleurs délais » – cette fois avec l’assentiment des nouveaux actionnaires Delta Air Lines et China Eastern Airlines.

Un bref communiqué du groupe franco-néerlandais est venu conclure le 28 juin 2018 le séminaire stratégique qui s’est déroulé durant deux jours à Amsterdam : le Conseil d’administration d’Air France-KLM « a revu l’avancement des travaux sur les axes du plan stratégique à moyen terme du Groupe Air France-KLM. Sur cette base la future gouvernance pourra décider des orientations stratégiques pour le Groupe. A l’occasion de ce séminaire, le processus de recrutement de la future gouvernance a été présenté et discuté. Ce processus mené par le Comité de nomination et de gouvernance se poursuit, conformément à l’objectif initialement fixé par le Conseil d’être finalisé dans les meilleurs délais ». Pas d’annonce surprise donc, mais la confirmation que le nom de Philippe Capron avancé par le comité de nomination avait été rejeté, en particulier par Delta Air Lines (actionnaire du groupe à hauteur de 8,8% depuis l’année dernière). Ce comité, chapeauté par la présidente par intérim du groupe Anne-Marie Couderc, devra désormais selon La Tribune associer Delta mais aussi China Eastern Airlines (8,8% également) dans la recherche du remplaçant de Jean-Marc Janaillac.

Si la piste Capron est officiellement abandonnée, l’évolution de la gouvernance d’Air France-KLM reste en suspens : aucune décision n’a été prise sur la nomination de deux PDG pour les compagnies française et néerlandaise, chapeautés par celui du groupe. Ce schéma serait cependant présenté aujourd’hui au CA du groupe selon Europe 1. Une solution préférée par Delta mais aussi par AccorHotels, qui d’après le Financial Times cherche des partenaires européens pour éventuellement racheter les parts de l’Etat français (14,3% du capital, 23% des voix) dans le groupe de l’alliance SkyTeam. Plus d’un quart du capital d’Accor est détenu par des investisseurs hors-EU (Jinjiang International Company, Qatar Investment Authority et Kingdom Company of Saudi Arabia), ce qui pourrait attirer la curiosité du gendarme européen – les autorisations de vol des compagnies aériennes du Vieux Continent dépendant d’un capital majoritairement européen.

La présidente par intérim d’Air France-KLM Anne-Marie Couderc avait promis aux syndicats français une nomination du nouveau PDG « début juillet » ; ce serait plutôt vers la fin du mois, voire septembre s’il faut trouver deux nouveaux dirigeants. L’intersyndicale d’Air France, qui avait en grande majorité accepté de suspendre son préavis de grève du 23 au 26 juin en attendant la nomination du futur dirigeant (après avoir mené 15 jours de grève depuis février), reste pour l’instant à l’écart du débat. « Les Américains de Delta Airlines, les Chinois de China Eastern et les Néerlandais de KLM prennent le pouvoir ! », redoute cependant Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) dans Le Monde.

Air France-KLM : le PDG se fait attendre 1 Air Journal