La paralysie du trafic aérien depuis quatre jours a un impact plus important qu’une semblable paralysie qui avait suivi le 11 septembre 2001, estime l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale). Jamais l’histoire n’avait connu une telle paralysie du transport aérien. Même pas à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001, où la présidence américaine avait interdit tout survol de son territoire. Alors que des millions de voyageurs restent bloqués un peu partout en Europe, un porte-parole de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) ne mâche pas ses mots : « Nous estimons que l'impact dépasse celui (des attentats) de 2001 en termes de vols annulés et d'inconvénients causés aux aéroports". Et le ciel ne semble pas vouloir se dégager dans l’immédiat. Nombre de pays européens (parmi la trentaine de pays touchés par le nuage) ont prolongé la fermeture de leurs aéroports. C’est le cas au Royaume Uni jusqu’à demain matin 8 heures, en France jusqu’à mardi matin au nord d'une ligne Bordeaux - Nice, mais il est à prévoir une succession d’annonces prolongeant cette période d’interdiction. Pourtant, deux compagnies ont critiqué le principe de précaution qui prévaut actuellement : Lufthansa et Air Berlin. En effet, Lufthansa qui a effectué des vols d’essai n’a pas observé de dégradation sur ses appareils. « Apparemment jusqu'à 8.000 mètres, il n'y a pas de cendres volcaniques", a dit un porte-parole de Lufthansa. Air France opère aussi ce dimanche un vol d'évaluation entre Paris et Toulouse. Pour faire face à cette crise exceptionnelle, José Manuel Barroso a demandé la réunion d'urgence des ministres des transports de l'Union Européenne. Depuis jeudi, 63.000 vols ont été annulés dans l'espace aérien européen. Alors que 200 millions de dollars sont perdus chaque jour par les compagnies aériennes, le volcan islandais Eyjafjöll ne semble pas vouloir se calmer.