La compagnie aérienne allemande Lufthansa a vu son trafic passagers chuter de 16,2 % en avril par rapport à avril 2009. Ces quelque 770 000 passagers perdus sont essentiellement dus au nuage de cendres du volcan islandais. Le volcan islandais et son capricieux nuage de cendres ont perturbé toutes les compagnies aériennes à des degrés divers. Rappelons que ce sont plus de 100 000 vols qui ont été supprimés pendant cinq jours de totale paralysie aérienne. Pour Lufthansa, la perte serait sensiblement moindre que celle d’Air France. Quand Lufthansa déclare 16,2 % de perte de trafic en avril (770 000 passagers) sur un an, Air France en a déclaré 20 %. C’est le trafic européen qui a touché le plus fortement la première compagnie européenne en termes de trafic passagers, puisqu’il s’est contracté de 18,5 %. Les autres zones géographiques desservies n’ont pas été épargnées puisque le réseau Asie accuse une chute de trafic de 13,2 % et celui de l’Amérique du Nord de 7,2 %. Selon Wolfgang Mayrhuber, patron de Lufthansa, le coût de cette paralysie s’élève à 200 millions d’euros pour la compagnie. Malgré tout, le trafic du groupe a augmenté de 3,7 % sur un an avec 6,12 millions de passagers transportés, mais il faut voir là une conséquence de la récente restructuration du groupe qui a incorporé deux nouvelles compagnies, Austrian Airlines et bmi. Si l’on devait les retrancher, la perte serait de l’ordre de 10,5 % selon l’estimation de la compagnie. En revanche, l’activité fret est en hausse de 13,8 %. En dépit des aléas dus au volcan islandais, Lufthansa maintient ses prévisions de bénéfice opérationnels pour 2010 meilleurs que celui réalisé en 2009, soit 130 millions d’euros. Ces estimations très favorables seraient dûs à une bonne maîtrise de ses dépenses, à un bon comportement de l’activité fret et à l’augmentation du chiffre d’affaires.