Le patron d’Airbus, Guillaume Faury, anticipe une année 2025 favorable à Boeing sur le terrain des commandes d’avions, tout en revendiquant la solidité du carnet d’Airbus et en prenant très au sérieux la montée en puissance du constructeur chinois Comac avec son monocouloir C919. Invité mercredi de l’émission La Grande Matinale sur France Inter, le directeur général d’Airbus décrit un marché désormais à trois acteurs sur le segment clé des monocouloirs, où le C919 apparaît comme un concurrent émergent de l’A320.
Boeing favorisé dans la course aux commandes
Sur France Inter, Guillaume Faury a reconnu que Boeing pourrait «remporter la course aux commandes» en 2025, une première depuis plusieurs années au profit du constructeur américain. Il rappelle toutefois qu’«Airbus reste devant en termes de livraisons et de carnet de commandes», grâce à plusieurs années de domination sur les prises de commandes, notamment dans la famille A320.
Le patron d’Airbus souligne que son rival a bénéficié d’un soutien politique déterminant, estimant que Boeing a été «beaucoup aidé par le président américain [Donald Trump] dans le cadre des négociations sur les tarifs» avec certains pays. Selon lui, ces accords commerciaux ont pesé dans les décisions de plusieurs compagnies aériennes, notamment en Asie, où des commandes ou annonces ont contribué à apaiser les tensions avec Washington.
Un carnet d’Airbus solide malgré le recul
Guillaume Faury insiste sur la profondeur du carnet de commandes d’Airbus, construit sur plusieurs années de supériorité commerciale face à Boeing. «Le fait qu’on soit devant eux depuis cinq ans en termes de prise de commandes fait que notre carnet de commandes est très largement supérieur à celui de notre principal concurrent», a-t-il souligné.
Même si les commandes d’Airbus ont marqué le pas ces derniers mois, le groupe devrait conserver sa place de premier constructeur mondial grâce au rythme de ses livraisons. Le dirigeant tempère également les attentes autour d’une nouvelle méga-commande chinoise, expliquant ne pas s’attendre à «une commande imminente de centaines d’avions», mais évoquant surtout des autorisations de livrer des appareils déjà commandés par la Chine.
Comac et le C919, un troisième acteur à surveiller
Interrogé sur l’arrivée du C919 de l’avionneur chinois Comac dans le paysage concurrentiel, Guillaume Faury assume une ligne de vigilance. «Oui, on les prend très au sérieux», a-t-il affirmé, en rappelant que ce monocouloir, inspiré des A320 et 737, est soutenu par une politique publique ambitieuse et progresse rapidement.
Le patron d’Airbus souligne qu’«on était deux grands concurrents, et là, ils sont juste émergents mais on considère que c’en est un troisième qui arrive et qu’il faut prendre très au sérieux». Il explique que le groupe se prépare en conséquence, en «préparant les produits de la génération d’après» pour «essayer de garder de l’avance» sur ce nouvel entrant chinois sur le segment des monocouloirs.
Un concurrent sérieux mais encore loin de l’Europe
Pour l’instant, le C919 est principalement cantonné au marché chinois, où il a commencé ses opérations commerciales en 2024. Son arrivée dans le ciel européen dépendra d’une certification de l’Agence européenne de la sécurité aérienne, qui pourrait prendre généralement entre trois et six ans.
Guillaume Faury sait toutefois que la bataille se joue dans la durée, sur l’ensemble de l’écosystème industriel et opérationnel. En Europe comme ailleurs, Comac devra bâtir un réseau de maintenance, de pièces de rechange et de formation des équipages pour s’imposer réellement face aux familles Airbus A320 et Boeing 737, ce qui prendra du temps mais n’en fait pas moins, selon lui, un concurrent à ne pas sous-estimer.

Guillaume Faury @Airbus
Sam a commenté :
14 décembre 2025 - 9 h 31 min
Quoi ? Qu’apprends-je ? Le président américain interviendrait en faveur de Boeing ?
On m’aurait menti? On ne vit pas dans un monde libéral ou règne la concurrence libre et non faussée ?
14 décembre 2025 - 12 h 26 min
jamais de la vie je monterais dans un avion chinois ……apres les problèmes de Boeing et le max les moteurs de recherche pour un vol précisent bien le modele d avion dans lequel on prends son billet .toutes les personnes que je connais et qui comme moi passent qqs mois en Asie du Sud est sont comme moi .puisse COMAC débarque le plus tard possible et qu AIRBUS prenne de l avance au niveau nouveauté dans ses avions …….protegons les emplois en Europe et a Blagnac ……