Le ministère de l'intérieur polonais a rendu public le contenu des boîtes noires de l'avion présidentiel polonais qui s'était écrasé en Russie le 10 avril dernier, tuant les 96 personnes à bord. L'avion s'était écrasé dans un épais brouillard à l'approche de l'aéroport de Smolensk, tuant tous ses passagers dont le président Lech Kaczynski, sa femme et de nombreux dignitaires polonais qui se rendaient à une cérémonie. Erreur des pilotes ou pression de l'entourage présidentiel, toutes les rumeurs avaient couru. La publication du contenu de l'enregistreur de conversation apporte quelques réponses. Une demi-heure avant l'accident, les pilotes envisagent de se diriger vers un autre aéroport mais en sont dissuadés par le rapport d'un autre équipage qui vient de s'y poser. Ils continuent donc vers Smolensk. Quinze minutes avant le crash, le chef du protocole polonais entre dans le cockpit où les pilotes lui font part de l'impossibilité de se poser en raison de la faible visibilité, ce à quoi il répond "nous avons un problème". Mais il revient ensuite pour signaler à l'équipage que le président "n'a pas pris de décision sur la conduite à tenir". Un général rentre ensuite dans le cockpit, où il restera jusqu'à l'impact. Mais les enregistrements révèlent aussi qu'une minute avant l'impact, les pilotes ont reçu plusieurs alertes indiquant une altitude trop basse, alertes qu'ils semblent avoir ignorées. Treize secondes avant le crash, ils tentent apparemment de reprendre de l'altitude pour se détourner vers un autre aéroport mais le Tupolev 154 touche un arbre et s'écrase. Les derniers mots entendus sont un long juron. Des réponses qui semblent incriminer les pilotes donc, mais ne permettent pas d'écarter les pressions comme causes de leur comportement. L'enquête est loin d'être terminée.