L'Association Nationale des Techniciens de la maintenance Avion a rejoint la polémique sur la compagnie aérienne Air Algérie, jugeant la situation de la maintenance au sein du transporteur national "inquiétante". Dans un entretien accordé au quotidien El Watan, le président de l'ANTA Lemmouar Azzoug a fustigé l'état de la maintenance au sein de la compagnie nationale, dressant un portrait de la situation à l'opposé des déclarations du PDG de la compagnie, qui rejetait en bloc les critiques et menaces européennes. Parlant de scissions au sein des services techniques, M. Azzoug réfute les arguments d'intentions malveillantes venues de l'extérieur, mettant en cause l'organisation, le choix des responsables et la politique de restructuration de la maintenance durant ces deux dernières années. Il fustige entre autres le choix de la sous-traitance à l'étranger plutôt que de rester au sein d'un pool de compagnies, dont Air France, qui regroupaient leurs services pour l'entretien des avions, ce qui aurait permis à Air Algérie d'intégrer les équipements dans ses propres ateliers. Et il s'interroge sur ce qu'est devenu le Centre d'Instruction et de Perfectionnement, qui avait "formé des générations de techniciens". La menace d'interdire Air Algérie dans l'espace aérien européen avait été brandie par l'Union Européenne après des manquements répétés aux normes de sécurité constatés lors d'inspections d'avions. Sans forcément adhérer aux propos alarmistes du syndicaliste, il reste difficile de croire à ceux forcément rassurants de la direction de la compagnie, pour qui toute cette polémique ne serait finalement que malveillance venue de l'étranger.