Au moins 200 pilotes de lignes chinois auraient menti sur leurs qualifications réelles, selon une enquête publiée par Pékin suite au crash de Henan Airlines. Près de deux cent pilotes chinois auraient exagéré dans leur CV leur expérience, y compris le nombre d'heures de vol effectuées, afin de se faire embaucher plus facilement. C'est ce que révèle une enquête de deux ans menée par les autorités chinoise, publiée après que des questions ont été posées sur les pilotes impliqués dans le crash de Henan Airlines, qui avait coûté la vie à 42 personnes le 24 août dernier. Parmi les mensonges trouvés, ceux de pilotes de l'armée de l'air qui prétendaient avoir de longues heures de vol sur avion civils: ceux-là ont été renvoyés en formation. Coïncidence troublante, près de la moitié des 200 "menteurs" travaillent pour la compagnie aérienne Shenzhen Airlines, qui est la maison mère de Henan Airlines. La découverte de ces quelques tricheurs ne devrait pas être une grosse surprise, vu l'essor fulgurant de l'aviation en Chine: les dernières statistiques parlent de 11 000 pilotes en 2006, avec des centaines de nouveaux arrivants chaque année, et plus de 1300 appareils sont en circulation aujourd'hui. Pourtant les chiffres de la sécurité sont excellents, avec un seul crash mortel ces six dernières années. Les autorités de l'aviation civile chinoise (CAAC) ont déclaré vouloir étendre leur enquête à tous les employés de l'aviation civile, allant des pilotes au personnel navigant en passant par les techniciens de maintenance et les contrôleurs aériens, ainsi qu'à l'inspection de l'ensemble de la flotte.